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Vers l’arrêt des herbicides

Les méthodes alternatives au désherbage chimique existent mais elles ne sont pas toutes applicables dans toutes les situations.

Un des objectifs du réseau Ecopêche, c’est le zéro herbicide. Si le désherbage chimique ne compte pas pour beaucoup d’Indices de fréquence de traitement, les herbicides sont souvent pointés du doigt dans la pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface. « Et il y a un risque que les molécules disponibles soient prochainement supprimées », souligne Valérie Gallia, responsable Protection phytosanitaire de la Serfel/Sudexpé (Gard). « Mais toutes les méthodes ont des avantages et des inconvénients », continue l’expérimentatrice. L’enherbement est à bannir dès l’implantation du verger. « En troisième année, nous avions perdu un an de pousse sur la modalité enherbée, analyse Eric Hostalnou, de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Cette différence de vigueur s’est bien entendu ressentie sur la production ». En revanche, quand le rang enherbé est ensuite désherbé, les arbres retrouvent en deux ans des circonférences de tronc proches de ceux des arbres des rangs désherbés. Des bâches tissées poreuses ont été testées avec un succès relatif (cf. encadré). « La principale inquiétude est vis-à-vis des campagnols, note l’expérimentatrice de la Serfel. Mais nous n’avons pas constaté, pour le moment, de mortalité dans nos vergers de pêchers bâchés ». Le désherbage mécanique est plus ou moins facile à mettre en oeuvre et efficace selon l’âge des vergers et le type de sol. « Il a un effet souvent négatif sur la vie du sol », constate Valérie Gallia. Un effet variable selon l’outil utilisé.

Une combinaison de solutions au cours de la vie du verger

Le point positif est l’effet répressif chez les campagnols des outils qui travaillent le sol. « Il n’existe pas une solution ! fait remarquer Valérie Gallia. Mais une combinaison de solutions au cours de la vie du verger semble donner des résultats : travail du sol, semis, et mulch ».

AVIS DE PRODUCTEUR

CHRISTOPHE RIPOLLES, chef de culture à Château Mas de Nages (Gard) 200 ha dont 50 ha de pêchers

J’ai fait le choix des bâches tissées

« Après un essai de bâches tissées sur quelques rangs de pêchers, conduit avec le GRCeta Basse Durance, j’ai décidé d’en installer sur les six hectares plantés cette année. Et je les installerai sur huit autres hectares l’année prochaine. Ce sont des bandes noires ou marron de 3,10 m de large. Je les place après plantation pour les déchirer le moins possible. Sur les premiers rangs d’essai, elles n’ont pas été suffisamment tendues : des poches se sont créées. Un terreau s’y est formé sur lequel des herbes ont poussés. Dans la nouvelle installation, j’ai accordé une grande importance à la tension des bâches en dessinant une raie dans laquelle elles sont chaussées. Il faut compter aux alentours de 1 800 € par hectare. Et la pose nécessite entre 50 et 80 heures par hectare. Pour éviter l’utilisation de tout herbicide même à la lisière de la bâche, nous avons installé une roue de jauge sur notre broyeur afin de pouvoir le passer sur la bâche sans la déchirer. Ce système permet aussi d’installer le système de goutte-à-goutte sous la bâche. Cela donne les avantages du goutte-à-goutte enterré sans les inconvénients. Le seul bémol de cette technique est qu’il est difficile de visualiser et de lutter contre les campagnols ».

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