Vers des flux internationaux de bio éthique
Alors que le bio se développe dans le monde, Michel Reynaud, membre du conseil d’administration de Ifoam Europe, a également noté, lors du Séminaire international de l’agriculture biologique le 18 juin, que bio et équitable vont souvent de pair : « C’est une question de besoin de mettre du sens et de la valeur dans ce qu’on produit mais aussi de répondre aux attentes des consommateurs. De plus, le commerce équitable permet dans beaucoup de filières d’avoir une garantie du prix et donc d’aider à la conversion dans des pays où il n’y a pas d’aides à la conversion. »
Un bureau commercial pour mieux rémunérer les producteurs
Davantage que le commerce équitable, l’objectif est de rechercher un bio éthique. Vincenzo Linarello, président et fondateur de GOEL Cooperative Group, témoigne : « En Calabre, les oranges sont payées 0,05 €/kg, ce qui ne permet pas un revenu décent. Nous avons donc mis en place un bureau commercial, on produit en bio et nous vendons dans des boutiques équitables et supermarchés bio, et l’année prochaine à l’international (Coop en Suisse, un magasin bio en Allemagne, une boutique à Paris). Nous pouvons donc payer 0,40 €/kg, c’est le prix le plus élevé de la région et nous avons mis en place un système de vérification via des contrôles inopinés pour être sûrs que les salariés agricoles sont effectivement payés ».
La coopérative lutte aussi contre le chômage, des jeunes en particulier, contre la mafia calabraise et contre le gaspillage en privilégiant l’économie circulaire : « La moitié de nos agrumes sont utilisés pour faire du jus et les coproduits partent au compost pour la nourriture animale et pour de l’huile essentielle utilisée avec de l’huile d’olive pour faire des cosmétiques bio, explique Vincenzo Linarello. Il faut que l’éthique soit présente sur toute la chaîne. La nourriture de l’avenir ne sera pas à 100 % bio mais il faut qu’elle soit à 100 % éthique. »