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Fraisier : des méthodes alternatives contre l'oïdium en phase de pépinière

Des stimulateurs des défenses des plantes (SDP) et produits de biocontrôle sont évalués pour lutter contre l’oïdium du fraisier et pour réduire les intrants phytosanitaires.

L’inoculum d'oïdium issu de la phase de pépinière a une influence directe sur la pression en oïdium en phase de production.
© RFL

En phase de pépinière et de production, l’oïdium du fraisier (Podosphaera aphanis) peut affecter le développement du plant en infestant les feuilles et en phase de production, affecter le rendement commercial en infestant les fruits. Si aucun traitement anti-oïdium n’est réalisé et si la pression est forte, 100 % des fruits peuvent être touchés et non commercialisables.

Optimum d’action en préventif

L’oïdium du fraisier est donc une maladie importante en phase de production de Gariguette. De plus, il induit entre 5 et 10 traitements selon l’année et la pression en oïdium (données du projet Dephy Expé fraise 2013-2018) et en phase de pépinière entre 6 et 10 traitements (selon les pépiniéristes et les produits appliqués). « L’inoculum en oïdium issu de la phase de pépinière a une influence directe sur la pression en oïdium en phase de production », explique Marion Turquet, chargée de programme protection phytosanitaire du fraisier, à Invenio.

Sur fraisier, en 2018, deux produits stimulateurs des défenses des plantes (SDP) sont homologués, le Vacciplant (à base de laminarine) et le Bastid (à base de COS-OGA). En phase de production de fraises, ces deux produits ont fait l’objet d’essais BPE (Bonnes pratiques d’expérimentation) pour leurs homologations et d’essais en prestation privée à Invenio.

« Ils montrent des efficacités variables sur l’oïdium du fraisier selon les conditions de culture et de développement de la maladie », mentionne-t-elle. Il semblerait que ces produits ont leur optimum d’action lorsqu’ils sont appliqués en préventif avant que la plante n’ait été en contact de façon répétée avec le champignon. Ces produits n’avaient jamais été évalués en phase de pépinière avant ce projet.

Favoriser le développement de la bactérie

Deux autres produits de biocontrôle homologués sur fraisier et sur oïdium, l’AQ10 (à base de Ampelomyces quisqualis) et l’Amylo-X (à base de Bacillus amyloliquefaciens subsp. plantarum souche D747) ont été évalués en première année du projet. Ampelomyces quisqualis est un champignon (deutéromycète) hyperparasite strict de l’oïdium (antagoniste biotrophique) qui tire sa nourriture des cellules hôtes vivantes de l’oïdium sans produire de substances toxiques.

AQ10 n’a qu’une efficacité partielle sur l’oïdium. Pour favoriser la germination et l’installation de A. quisqualis sur la végétation, il est conseillé d’appliquer en conditions élevées d’hygrométrie (> 70 %). Bacillus amyloliquefaciens est une bactérie qui agit par antagonisme. Il est conseillé d’appliquer le produit Amylo-X de manière préventive sur les cultures.

Son efficacité dépend notamment de la survie et de la dynamique de développement de la bactérie après application et peut être influencée par les facteurs extérieurs. Les conditions douces à chaudes et humides (températures supérieures à 15°C, forte hygrométrie) favoriseraient ainsi la survie et le développement de la bactérie. Ces conditions climatiques sont souvent réunies sous pépinière de trayplant.

Pour ces deux produits AQ10 et Amylo-X, il est conseillé de réaliser les traitements dans des conditions de forte hygrométrie et de températures supérieures à 15°C. Ces conditions climatiques n’étant pas réunies sous serre de production (notamment vis-à-vis de l’hygrométrie), ces produits ne sont pas ou peu appliqués. En phase de pépinière, les conditions climatiques semblent plus adaptées au développement de l’Ampelomyces quisqualis et du Bacillus amyloliquefaciens. Ces deux produits n’avaient jamais été évalués avant ce projet dans les conditions de pépinières de trayplant.

Promouvoir un état de résistance

 
Un stimulateur des défenses des plantes fait réagir la plante mettant en place différents mécanismes de défense qui conduiront à la rendre plus résistante aux attaques de bioagresseurs. © M.Turquet

Le terme « Stimulateurs des défenses des plantes » (SDP) définit toute substance (chimique, extraits naturels, microorganisme…) qui, appliquée sur une plante, est capable de promouvoir un état de résistance significativement plus élevé par rapport à une plante non traitée face à des stress biotiques. Un SDP n’agit pas directement sur les bioagresseurs, il est perçu par la plante comme un message d’alerte.

Celle-ci va réagir en préparant ou en mettant en place différents mécanismes de défense, qui conduiront à la rendre plus résistante aux attaques de bioagresseurs. Ainsi, est considéré comme SDP un produit efficace sur un couple plante/bioagresseur qui ne présente pas d’effet direct notable sur ce dernier à la dose efficace sur la plante, et qui est capable d’induire dans ces conditions, des marqueurs de défense connus (protéines PR, lipoxygénase, phénylalanine ammonia-lyase (PAL), phytoalexines, etc.)

 

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