SIA 2023 : comment les métropoles françaises veulent agir sur la gouvernance des systèmes alimentaires ?
Les métropoles demandent que leur rôle soit mieux connu et que les moyens de l’Etat soient réhaussés à la hauteurs de défis.
Les métropoles demandent que leur rôle soit mieux connu et que les moyens de l’Etat soient réhaussés à la hauteurs de défis.
A l’occasion du Salon international de l’agriculture, Nantes Métropole, Montpellier Méditerranée Métropole et ont remis la « Déclaration de Nantes » au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cette déclaration, élaborée lors des Assises territoriales de la transition agroécologique et de l’alimentation durable en septembre 2022. « Les collectivités occupent en effet une place centrale dans la gouvernance des systèmes alimentaires, au plus proche des acteurs » argumentent les signataires.
Quatre grandes lignes d’actions
Affirmant que leur rôle de coordination doit être mieux reconnu par l’État, et fortes de leur capacité éprouvée à faire émerger de nouvelles pratiques, notamment à travers les Projets Alimentaires Territoriaux, les signataires de la « Déclaration de Nantes » s’engagent à développer des solutions innovantes afin de contribuer à la transition agroécologique et alimentaire. Elles entendent agir sur quatre domaines précis :
- La lutte contre la précarité alimentaire. Outre les réponses dans l’urgence aux besoins alimentaires, et notamment des plus fragiles, les signataires réclament des stratégies de long terme afin de garantir un accès à l’alimentation pour tous les publics.
- La lutte contre la précarité économique des producteurs. Les revenus des agriculteurs les plus investis dans des démarches agroécologiques et locales doivent être mieux soutenus par la Politique Agricole Commune et les dispositifs nationaux.
- La protection et la reconquête du foncier agricole. Pilier de la souveraineté et de la résilience alimentaires des territoires. Les principes premiers en sont le Zéro artificialisation nette, le soutien à l’installation et à la consolidation des exploitations, et l’accès prioritaire aux terres agricoles des acteurs préservant les ressources naturelles et la biodiversité.
- L’affirmation de l’alimentation comme un service public et un bien commun. La restauration scolaire doit notamment bénéficier d’une exception alimentaire dans le code des marchés publics, afin d’y intégrer des critères géographiques, pour stimuler les filières les moins dépendantes aux énergies fossiles et faciliter leur relocalisation.
« Produire localement, permettre à toutes et tous d’avoir accès à une alimentation de qualité, soutenir l’agriculture locale et les exploitants, sont désormais au coeur des politiques publiques de nos territoires » a expliqué Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Pour Laurent Duval et François Beaupére, co-présidents de Terres en Villes, « la déclaration de Nantes témoigne d’un engagement sur le long terme des collectivités pour activer les leviers agricole et alimentaire face à l’urgence climatique et sociale. À la fois à l’échelle locale en consolidant les partenariats avec le monde agricole et à la fois à l’échelle nationale en échangeant sur les avancées de chaque signataires lors des assises de la transition agroécologique et de l’alimentation durable dont les prochaines auront lieu en 2024 à Montpellier. »