Aller au contenu principal

Scandinavie : la bonne réputation du bio français ne suffit pas

Les marchés scandinaves présentent des profils différents en matière de distribution et de consommation bio. Les fruits et légumes demeurent un segment pour lequel les entreprises françaises ont une carte à jouer.

Dans les pays nordiques, les fruits et légumes sont essentiellement vendus en grande distribution. Ainsi, au Danemark, les GMS s’octroient 87,4 % de PDM dans les ventes de produits bio.
© ICA

La Scandinavie (Danemark, Suède, Norvège, Finlande) est une région où la consommation bio est une habitude, répondant à des populations sensibles au développement durable et à l’environnement depuis très longtemps. À l’occasion des Journées Export Agro, organisées par Business France en avril dernier, un webinaire a porté sur les opportunités pour les entreprises françaises.

Des profils de distribution différents

Les circuits bio de distribution varient d’un pays à l’autre. Il a été expliqué, par exemple qu’au Danemark, les grandes enseignes généralistes prédominent (plus de 87 % de PDM), et il n’y a pas de chaînes de magasins bio. En Suède, marché de référence pour les produits bio (5e pays au monde en dépense), le panorama est plus composite : la GMS bien sûr mais aussi un e-commerce alimentaire en pleine expansion en comptant aussi le développement d’épiceries haut de gamme avec produits de niche. En Norvège, les chaînes de magasins bio font pièce à la présence des GMS.

La restauration est aussi un marché aujourd’hui à considérer. « Depuis une dizaine d’années, il y a une véritable révolution dans la restauration nordique, qui connaît de plus en plus de succès. Et en restauration collective et commerciale, la demande pour un approvisionnement bio augmente, ce qui offre des opportunités », souligne Majbritt Leenaert, chargée d’affaires export Agrotech/Business France Danemark. De premières demandes pour des pommes bio françaises auraient déjà été enregistrées.

 

Forces et faiblesses de l’offre hexagonale

D’une manière générale, l’offre française bio est appréciée sur les marchés scandinaves, en raison de la qualité des produits et l’exigence des opérateurs français dans leur sélection. Mais, cela peut aussi être un inconvénient : les fruits et légumes français apparaissent du coup plus onéreux face à leurs concurrents, espagnols et italiens en particulier. Selon Business France, les opportunités en légumes bio par exemple existent pourtant. Mais cela demande une adaptation de l’offre.

Dans un pays comme la Norvège qui privilégie fortement la production locale, il paraît judicieux de proposer des variétés différentes (en bio, les fruits et légumes rares ou anciens par exemple) non produites sur place. Un travail de communication est aussi nécessaire (story telling, emballages adaptés…) afin d’expliquer le différentiel de prix. Et comme le soulignait Cecilia Ekfeldt, conseillère export Agrotech/Business France Suède : « Rien ne vaut de venir sur place et de se préparer à un marché mature et exigeant ».

Le frein d’une logistique onéreuse

Marie Lavert, directrice de BioFood, importateur de produits bio en Suède, explique l’intérêt pour l’origine France : « Nous importons de plusieurs pays européens et les produits français offrent une haute qualité, particulièrement pour les fruits secs. Pour BioFood, il est important que soit expliqué le savoir-faire derrière le produit, qu’il est une histoire à raconter ». La directrice de BioFood reconnaît la problématique liée au transport : « Dans un contexte où le prix des denrées importées peut limiter la consommation, le transport est un maillon clé. Nous privilégions le transport ferroviaire avec un minimum de trois palettes, ce qui peut être handicapant quand on commence par un nouveau fournisseur. Créer un hub de massification des produits bio français, comme cela existe déjà avec les Pays Bas ou le Royaume-Uni serait une bonne chose ». L’appel est lancé.

Dans les pays comme la Norvège qui privilégie fortement la production locale, il est judicieux de proposer des variétés différentes.

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

Changement climatique : pour Serge Zaka, « il faut sortir de la stratégie de pansement avec une vraie diversification fruitière »

Avec le changement climatique, à quoi ressemblera la France fruitière et légumière en 2050 ? Le salon Medfel, ces 24 et 25…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes