Royaume-Uni : L’asperge britannique à l’heure du Brexit
L’asperge britannique est aussi confrontée à la difficulté des coûts de la main-d’œuvre et de son recrutement. Une problématique qui devrait croître avec un Brexit annoncé.
L’asperge britannique est aussi confrontée à la difficulté des coûts de la main-d’œuvre et de son recrutement. Une problématique qui devrait croître avec un Brexit annoncé.
The British Asparagus Grower’s association a accueilli plus de 80 participants à son symposium bi-annuel à York (Royaume-Uni). Le pays compte environ 150 producteurs pour 3 200 ha de cultures. L’asperge, exclusivement verte, est principalement produite dans le sud de la Grande-Bretagne sur des exploitations de taille disparate, quelques hectares à 800 ha pour la plus importante. Mais pour toutes, le dénominateur commun est la main-d’œuvre avec deux préoccupations : le coût et l’impact de l’après Brexit. En effet, comme partout en Europe, le travail de récolte et conditionnement, est le poste de charge le plus important des producteurs d'asperges britanniques avec des coûts équivalents aux producteurs français. Chris Rose, de Rose association, a donc souligné l’importance de l’encadrement et du management, assurant que la notion de performance est la résultante du potentiel moins les interférences.
L’Ukraine pour pourvoir la demande en main-d'œuvre
Et si le potentiel est étroitement lié à la volonté du salarié, les interférences sont du ressort du responsable dans l’organisation du chantier de récolte et de l’encadrement. Dans bien des cas, des problèmes surviennent par un manque de connaissance de la langue native du personnel. Car la quasi-totalité des ouvriers agricoles sont étrangers, principalement originaires des pays communautaires de l’Est (Pologne, Roumanie). Le secteur des fruits et légumes emploie environ 70 000 saisonniers. Mais les difficultés de recrutement sont de plus en plus prégnantes. « L’augmentation des contraintes de dossier d’immigration, l’augmentation de la concurrence d’autres secteurs, la réduction du change Livre/euro, réduisent l’attractivité du Royaume-Uni », commente Doug Amesz, AG Recrutment. Aussi, les agences de recrutement de main-d’œuvre qui fournissent environ 19 000 saisonniers s’orientent de plus en plus vers l’Ukraine pour pourvoir la demande. Ce pays pourrait représenter un « nouveau réservoir de main-d’œuvre » dans le cas du Brexit. Sur un plan technique, les interventions de Thomas Prior et Guy Thallon, Fera Science Ltd ont mentionné les préoccupations liées au sol, notamment le risque nématodes. Lucie Maskova et Sarah De Baets, Cranfield University, ont présenté leurs travaux sur les effets des apports d’amendements organiques et les intercultures dans les aspergeraies de Richard Morritt qui accueille les essais des deux chercheuses.