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Raisonner la fertilisation de l’ail

Une fertilisation raisonnée et fractionnée de l’ail est à privilégier afin de satisfaire les besoins évolutifs de la plante tout en limitant les risques liés aux bioagresseurs et l’expression de désordres physiologiques.

« Une fertilisation excessive et/ou tardive augmente la sensibilité de la plante à la rouille et à la maladie des taches brunes, favorise l’expression des symptômes de café au lait et l’émission de feuilles axillaires ou « balayettes », pouvant entraîner un éclatement du bulbe », indique Anne-Laure Fuscien, Chambre d’agriculture du Tarn. Un déséquilibre d’ordre nutritionnel, et plus particulièrement un excès de potasse, est un des facteurs pouvant avoir un impact sur l’assimilation du calcium par les plantes et donc sur l’expression du Waxy Breakdown (voir encadré).

Le raisonnement des apports

La couverture des besoins en azote peut se faire en deux apports minimum (globalement de janvier/février à mars/avril dans le Sud-ouest), mais trois apports sont conseillés. On considère qu’en sol suffisamment bien pourvu, les apports ne doivent pas dépasser : 150 unités d’azote par ha sur ail blanc/violet et 110 unités sur ail rose. « Il faut éviter les « à-coups » et ne pas apporter plus de 50 unités d’azote à chaque fois », précise la fiche de culture élaborée par les partenaires du réseau BSV Ail d’Occitanie. Si le recours aux engrais complets est intéressant en cours de culture, il est conseillé de réaliser le dernier apport avec de l’azote soufré. La potasse et le phosphore doivent être apportés de préférence avant la plantation, en fumure de fond (en sols suffisamment bien pourvus, maximum 100 unités pour le phosphore et 100 pour la potasse). « Pour les systèmes en polyculture-élevage que l’on retrouve dans notre région, avec réalisation d’apports organiques, cet apport de fumure de fond, n’est souvent pas utile », précise Laurence Espagnacq, Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne.

Mesurer le niveau d’azote disponible dans le sol

Une fertilisation raisonnée et fractionnée est à privilégier (voir encadré). Des essais menés au Cefel en 2011 et 2012 (variétés Messidor), en contexte Sud-ouest, ont permis de mettre en évidence que des apports d’azote raisonnés (entre 90 et 120 unités/ha) permettaient d’obtenir le meilleur compromis : rendement commercial, calibres souhaités en fonction des objectifs de commercialisation, qualité sanitaire, coût de la fertilisation. L’analyse de sol est la base du raisonnement de la fertilisation. Elle permet de préciser le niveau de fertilité du sol, en vue de corriger les éventuels déficits nutritifs. En cours de culture, la mesure des niveaux d’azote disponibles dans le sol (« test nitrates ») permet également d’ajuster les apports. La grille Zénit© (2004) développée par la Chambre d’agriculture de la Drôme, la Sérail et Valsoleil est une grille d’aide à la décision basée sur des mesures réalisées dans l’horizon 0-30 cm et à trois stades clés : mi-février, mi-mars et mi-avril. « Attention, cette grille a été validée sur ail d’automne dans un contexte drômois. Si son extension n’a pas été validée dans d’autres contextes de production comme ceux rencontrés dans le Sud-ouest, elle permet néanmoins de fournir des indications d’intérêts », précise Anne-Laure Fuscien.

A lire aussi : « On va avoir besoin de l’ail français »

 

Réaliser un test nitrates en 4 étapes

La réalisation d’un test nitrate nécessite : une tarière, un seau, une balance, un pot avec couvercle, un filtre à café, de l’eau déminéralisée et une bandelette nitrates.

1/A l’aide de la tarière, prélever plusieurs échantillons de terre dans un seau (horizon 0-30 m) et bien mélanger de sorte à obtenir un mélange homogène et représentatif de la parcelle.

2/Prélever 100 g du mélange et les mettre dans un pot avec 100 g d’eau déminéralisée. Fermer le pot et mélanger pendant deux minutes minimum pour obtenir une boue homogène.

3/Placer le filtre à café dans la boue, pointe vers le bas. Un liquide clair (« filtrat ») remonte au bout de quelques minutes au centre du filtre.

4/Tremper une bandelette nitrates dans le filtrat pendant 1 seconde et au bout de 60 secondes exactement, comparer la couleur de la bandelette à l’échelle colorimétrique placée sur le tube de bandelettes. Le résultat est donné en mg/L ou ppm (partie par million). Pour convertir le résultat en kg/ha (ou unités/ha), il faut multiplier la valeur obtenue par un coefficient qui dépend de la texture du sol (compris entre 1 et 2, se reporter à la notice du kit).

Propositions d’apports (en kg de N/ha) selon la date de la mesure et le niveau d’azote disponible dans le sol (grille Zénit©, validée sur ail d’automne dans un contexte drômois)

Le Waxy Breakdown est un problème physiologique

 

 
Le Waxy Breakdown n’est pas lié à une maladie ou à un ravageur. Il est lié à un défaut d’alimentation en calcium des plantes, alors même que le calcium est présent dans le sol. Il s’agit donc d’une carence qui est induite par les conditions du milieu (d’ordre climatique, nutritionnel et agronomique). Cette carence en calcium des cellules en phase de croissance provoque une rupture des parois cellulaires et une détérioration des fonctions membranaires, ayant pour conséquence un brunissement des tissus.

 

En savoir plus

Livret Produire de l’ail en Occitanie. Document élaboré avec la contribution des partenaires du réseau de Surveillance Biologique du Territoire Ail Edition Occitanie - Midi-Pyrénées (Action BSV Ecophyto, en lien avec les réseaux Dephy).

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