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Promotion des fruits et légumes : Freshfel et Copa Cogeca demandent un budget conséquent

Freshfel Europe et le Copa-Cogeca ont organisé un événement public en ligne, « Apporter un regard neuf sur la promotion des fruits, légumes et autres produits agricoles » le 9 juin.

promotion fl europe
© Commission Européenne

L’objectif du webinaire était de mettre en lumière la prochaine réforme de la politique de promotion des produits agricoles de la Commission européenne. La consultation publique sur le sujet est ouverte jusqu’au 23 juin. Il a permis de découvrir la diversité des programmes de promotion, accomplis ou à venir, dans les différents pays européens.

Variété dans les programmes

Ainsi, José Antonio Garcia, directeur d’Ailimpo, l’interprofession espagnole du citron et du pomelo a expliqué : « C’est la première fois que nous participons à un programme de ce type : Bienvenue dans l’âge du citron ». Notre cible est de sensibiliser les consommateurs jeunes, entre 25 et 45 ans, sur la gastronomie liée à nos produits pour augmenter la consommation. Nous prévoyons ainsi un show de création ouvert à la presse et aux influenceurs dans lequel six chefs et six mixologues prépareront leurs recettes signatures ».

L’Ailimpo va ainsi consacrer 5,2 M€ sur trois ans et le programme concernera l’Espagne, l’Allemagne et la France. « Nous allons lancer une exposition itinérante qui alliera art, sport et gastronomie et qui passera par Berlin, Paris, Madrid, Murcie et la Sierra Nevada. Par ailleurs, nous avons recherché les artistes les plus prometteurs d'Europe et leur avons demandé de créer leurs œuvres avec nos citrons. Une série de leurs réalisations très fraîches sera exposé dans les rues des villes d'Espagne, de France et d'Allemagne », a-t-il détaillé.

Certains programmes visent d’autres cibles que le consommateur, ou du moins pas directement.

C’est ce qu’a expliqué Giulia Montanaro, d’Assomela  (association des producteurs de pommes italiens) a propos du programme « Know Apple » (« connaître la pomme »).  

La particularité du programme est d’avoir bâti un programme de formations à l’intention des professionnels du détail, chefs de rayons en particulier : « Informer davantage les salariés du secteur - de la production à la commercialisation - est en effet un élément crucial pour améliorer non seulement la gestion du produit au sein du magasin, de la rotation, à l'agencement variétal, à la mise en rayon, mais aussi améliorer la proposition faîtes au consommateur », a-t-elle résumé. Il a concerné 120 professionnels des deux pays visés, l'Italie et l’Espagne, chaque année du programme.  

Le projet, à travers ce programme de formation continue, a aussi permis, par ricochet, d’informer les consommateurs finaux : conditions de production, caractériels des différentes variétés, conservation etc…

Les politiques dans la boucle

Les députés européens Paolo De Castro et Irène Tolleret ont participé à ce webinaire, tous deux appelant à un renforcement budgétaire des programmes de promotion. Le premier s’est montré très clair : « La commission AGRI du Parlement européen n'acceptera jamais d'exclure un secteur de la politique de promotion » faisant écho à la décision européenne d’exclure viande et vin des programmes. Et de rappeler aussi que « l’approche plus durable des processus de production devraient être soutenus sur la base de preuves scientifiques ».

L'eurodéputé Irène Tolleret a pour sa part que « dans la situation économique actuelle, où certains produits de qualité ont été touchés par la crise sanitaire, et compte tenu de la volatilité croissante du marché, la promotion doit être maintenue voire renforcée. Mais, il ne doit pas y avoir de stigmatisation entre méthodes de cultures : l’appui renforcée à l’agriculture bio, supérieur à celui des produits sous signes de qualité est un mauvais signal lancé ».

2024 et au-delà…

Envisageant la voie à suivre pour la future politique de promotion au-delà de 2024, Bruno Menne, conseiller politique à Copa Cogeca, a souligné que « celle-ci est le meilleur outil pour valoriser les normes élevées de l'UE en matière de produits agricoles. Elle pourrait bientôt devenir un catalyseur pour améliorer la durabilité et vraiment agir comme une incitation pour les agriculteurs et les coopératives à plus de durabilité quel que soit le type de pratiques agricoles qu'ils mettent en œuvre. Mais, la politique devrait être globale et ne pas être basée sur l'exclusion de tout produit agricole, y compris la viande et le vin ».

Et Claire Martin de la Coopération agricole, de rappeler : « Pour être maintenu compte tenu de sa mise en œuvre réussie, de nouveaux objectifs tels que ceux de la stratégie Farm to Fork ou Green Deal devraient être introduits sur la base de certains principes pour améliorer et stimuler davantage la production et la consommation durables ». Face à des défis importants – Brexit, pandémie, concurrence internationale, elle considère que la politique de promotion soit soutenue par un budget  très ambitieux.  

Programme IGP-AOP : des résultats mitigés

« L’Europe signe les produits de ses terroirs » est le programme promotionnel de fruits et légumes AOP et IGP, impliquant jusqu'à douze fruits et légumes de France, d'Espagne et d'Italie (fraise du Périgord IGP, asperge des sables des Landes IGP, kiwi de l'Adour IGP, pomme du Limousin AOP, pour la France).

A l’occasion du webinaire, Jean-Claude Bousigon, coordinateur du programme pour l’Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest (Apfelso) a communiqué les résultats du premier plan de production triennal (Apfelso) : « Les résultats ont été très bons concernant l’image du produit, et un peu plus mitigé concernant les ventes » a-t-il indiqué.

En effet, sur la reconnaissance des fruits et légumes mis en avant par le programme, la progression est de 6% en France, de 2% en Italie et de 5% en Allemagne. Pour chaque pays, les objectifs ont été remplis.

En revanche, sur l’augmentation des ventes (objectif : +15%), si l’Italie a fortement performé avec +31%, l'Allemagne, avec +5%, et la France, avec -3%, n’ont pas rempli les objectifs. « Cela est du à des raisons externes au programme en lui-même : les conditions climatiques ont fortement influencé le potentiel disponible pour certains fruits, en particulier la fraise. Dans ces conditions, il était difficile de fixer des objectif quand la récolte n’est pas là. Pour des produits comme la noisette, c’est la concurrence internationale, en particulier celle du Chili et de la Californie, qui a entrainé une crise du marché », a analysé Jean-Claude Bousigon.

 

 

 

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