Pourquoi les circuits courts doivent gagner en professionnalisme
Après la très forte progression de la période Covid-19, les circuits courts reposent les pieds sur Terre sans pour autant fléchir.
Après la très forte progression de la période Covid-19, les circuits courts reposent les pieds sur Terre sans pour autant fléchir.

A l’occasion du Salon de l’agriculture, sur le stand de la Ferme digitale, une conférence, intitulée « Circuits courts, Eldorado ou effet de mode ? »,animée l’outil de gestion Lisy.co, a fait le point sur le développement de ce type de distribution. S’il a connu une très forte progression pendant le confinement lié à la crise sanitaire, il connait aujourd’hui un « retour à la réalité » économique. Cependant, il garde encore des capacités de développement.
Lire aussi : Circuits courts : la baisse généralisée des ventes est-elle confirmée ?
Une progression de 15% prévue ces prochaines années
Hermine Chombart de Lauwe, Déléguée Générale du Comité national pour la résilience alimentaire (CNRA), présentant quelques chiffres sur le secteur, a analysé : « 23 % de producteurs font de la vente directe, avec une croissance de 15 % par an envisagée dans les années à venir. On assiste à un retour aux bases, conforté par le coût de l’énergie et du transport ». De plus, les jeune générations semblent prêtes à passer la pas : 35% selon le CNRA. Hermine Chombart de Lauwe a aussi souligné l’importance des PAT dans le développement prévu des circuits courts : « La croissance est principalement portée par les Projets alimentaires territoriaux. Il y en a plus de 400 en France ».
Pour Claire Coquillat, responsable animation de marché agriculture chez Crédit Agricole SA, cette bonne tendance a plusieurs raisions : « La diversification de l’activité, le retour de la valeur ajoutée sur l’exploitation, la maîtrise du prix de vente, l’appétence des consommateurs » a-telle énuméré.

Une nécessaire professionnalisation
Créée par les Chambres d'Agriculture France en 2021, Fermes and Co développe, anime, gère le réseau des magasins sous enseigne Bienvenue à la ferme. Patricia Sijilmassi, directrice générale, a précisé que faire de la vente directe demande aussi à maîtriser les arcanes de la distribution : markéting, sourcing, gestion… « Les circuits courts se portent bien mais ils ont besoin de se professionnaliser, a-t-elle expliqué. L’emplacement est important comme la qualité qui doit se retrouver dans la structuration de l’offre, un élément que la grande distribution maîtrise très bien. L’équipe est aussi indispensable pour l’animation permanente du magasin. En tout était de cause, la base de la réussite est économique ».
Lire aussi : « Les circuits courts en fruits et légumes doivent sortir de l’artisanat »