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Pour Interfel, le fonds d’aide alimentaire durable rate sa cible

Enveloppe trop faible, fléchage déficient : pour l’interprofession fruits et légumes Interfel, le fonds d’aide alimentaire annoncé par Matignon ne répond pas à la situation de précarité alimentaire dans le pays.

Pour Laurent Grandin, président d’Interfel, ce qui a été proposé « n’est pas à la hauteur de l’enjeu de la précarité alimentaire » dans le pays.
© Interfel

Après l’annonce de la Première ministre de la création d’un fonds pour une aide alimentaire durable, doté de 60 millions d’euros en 2023, pour Laurent Grandin, président d’Interfel, le compte n’y est vraiment pas. Ce fonds aura pour objectif de renforcer la qualité de l’aide alimentaire en finançant des achats de fruits et légumes et de produits sous label de qualité. « En premier lieu, l’enveloppe annoncée est ridiculement faible et, en tout cas, elle n’est pas à la hauteur des besoins. C’est une goutte d’eau dans l’océan. On peut estimer que la crise alimentaire actuelle coûte environ 2 Md€. Ce qui a été annoncé n’est pas à la hauteur de l’enjeu de la précarité alimentaire dans le pays », explique Laurent Grandin.   

Un fonds largement sous-doté

D’autre part, le fléchage du fonds ne conviendrait pas. Laurent Grandin explique : « Les personnes qui sont le plus en besoin ne sont pas ceux qui achètent en circuits courts ou bio. Si on veut augmenter la consommation de fruits et légumes, il faut que cela concerne tous les circuits, et tous les produits, au moins ceux recommandés par le PNNS, et pas seulement ceux issus de la filière SIQO ou des circuits courts ».

Enfin, le président de l’interprofession fruits et légumes s’interroge aussi la mise en œuvre opérationnelle du fonds entre création de projets locaux de circuit court, « projets innovants » portés par des collectivités, implication des grandes associations… « Cela semble souligner une certaine confusion des genres alors que l’alimentation est un enjeu majeur de santé publique et aussi d’environnement. Le fonds d’aide rate totalement sa cible », martèle le président d’Interfel.

   

 

Le chèque alimentaire, une meilleure solution ?

Qu’est-ce qui aurait dû être fait en l’occurrence ? Pour Laurent Grandin, le chèque alimentaire aurait pu constituer une solution. Le dossier semble aujourd’hui au point mort du côté des ministères. : « Je voudrais rappeler que, par deux fois, le président de la République s’est prononcé favorablement pour ce dispositif. Nous lui avons d’ailleurs adressé un courrier en ce sens il y a peu, précise Laurent Grandin, le chèque alimentaire, valable dans l’ensemble de la distribution, était une bonne formule pour sortir de l’ostracisation des populations en précarité alimentaire. Le projet a été abandonné pour des raisons fallacieuses et cela ressemble à une trahison de l’engagement du président de la République ». Interfel en tout cas continuera à soutenir ce dispositif en 2023. « Nous sommes inscrits dans une stratégie de long terme, conclut Laurent Grandin, après tout, il a bien fallu 5 ans pour que soit reconnu notre plan stratégique ».

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