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Pommiers arrachés dans le Tarn : soutien de la FNPF, dégâts revendiqués par un collectif inconnu

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, le domaine de Fontorbe situé à Lavaur dans le Tarn a été saccagé. Trois hectares de pommiers surgreffés dans un verger ont fait l’objet d’un acte de vandalisme revendiqué par un collectif inconnu et dénoncé notamment par la Fédération nationale des producteurs de fruits.

vandalisme
Trois hectares de pommiers surgreffés dans un verger de Lavaur ont fait l’objet d’un acte de vandalisme.
© Capture d'écran Twitter

L’acte de vandalisme s’est traduit par l’arrachage de 7 500 pommiers tout juste surgreffés dans le verger de trois hectares situé dans la commune de Lavaur. L’arboriculteur pense que des militants écologistes n'auraient pas apprécié son choix, récent, de repasser en agriculture conventionnelle. Ce dernier a porté plainte et de nombreuses voix se sont élevées dont celle de Marc Fesneau  pour dénoncer cette dégradation volontaire.

 

 

« Alors voilà, après les éleveurs et les grandes cultures, nous voilà passés aux maraîchers puis aux arboriculteurs : mais jusqu’où ira-t-on dans la violence (écologiste) ? » s’interroge la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF).

« Trois mois de travail réduits en poussière »

Elle poursuit : « Trois mois de travail réduits en poussière, parce que l’arboriculteur visé n’était pas en accord avec l’association écologiste locale et/ou parce qu’il ne correspondait pas au modèle économique des riverains ? Est-ce proportionné ou légitime ? Bien sûr que non et nous condamnons donc fermement ces actions. Depuis quand la gestion d’une entreprise doit-elle être soumis aux desiderata des citoyens ?! »

 

La FNPF qui apporte son soutien à l’arboriculteur du Tarn comprend son choix : « Cet arrachage n’est pas le fruit du plaisir, juste la conséquence d’un choix économique. Les arboriculteurs sont tout à fait prêts à aller vers la bio mais encore faut-il que ça soit économiquement viable, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui d’où ce choix personnel ».

Parmi les nombreuses réactions postées sur les réseaux sociaux, celle d'un salarié de l'exploitation qui témoigne de son incompréhension.

 

 

Celle aussi de Bernard Carayon, habitant de Lavaur, qui fait remarquer sur Facebook que « ces vergers font vivre 150 familles » et  que « la production de pommes françaises s’effondre depuis 30 ans ».

Revendication d’un collectif inconnu

Le saccage a été revendiqué par un groupe inconnu se nommant « Le Chardon » qui a envoyé un mail à différents journaux. « Votre industrie de l’agriculture a asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents ; cette même agro-industrie aujourd’hui empoisonne nos familles, nos futurs, répandant des poisons dans notre air, notre eau, nos sols et nos assiettes. Nous, habitant.e.s des campagnes ou des villes, descendant.e.s des paysan.ne.s qui ont nourri les humains de ce monde pendant des millénaires sans le détruire, nous ne pouvons plus croire des menteurs avérés » explique, entre autres, ce collectif.

La Coordination Rurale invite à « se poser les bonnes questions au sujet des déconversions »

A la suite de l’annonce de la revendication, la Coordination Rurale, dans un communiqué daté du 19 juillet explique : « Les consommateurs souhaitent consommer de plus en plus des pommes locales, mais comment y parvenir lorsque des individus se permettent d’arracher des arbres ? Certes, l’arboriculteur a fait le choix de se déconvertir et de repasser en agriculture conventionnelle, mais cette décision a sûrement été mûrement réfléchie, et elle lui appartient ! Il est primordial de se poser les bonnes questions au sujet des déconversions : des prix de vente qui ne sont pas à la hauteur des coûts de production, une baisse de la consommation… »

« Un drame humain risque d’arriver »

« Investir dans du matériel et le voir être détruit en une nuit par une association soi-disant écologiste est tout bonnement intolérable ! », s’insurge Sébastien Heraud, responsable de la section Fruits et Légumes de la CR. « On ne le répétera jamais assez, mais un jour un drame humain risque d’arriver. Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler ! Les choix culturaux et environnementaux des agriculteurs n’ont pas à être jugés et condamnés par des pseudo-écolos. Ce n’est pas parce qu’un verger n’est pas bio qu’il est toxique. Notre agriculture est la plus normée et surveillée au monde, rien n’est fait par hasard, au contraire » martèle-t-il.

Le parquet de Castres a ouvert une enquête pour « dégradation en réunion » vu l’ampleur des dégâts.

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