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AMANDE
Pas de bain de pied pour les amandiers

Sur des sols avec risque d’asphyxie, l’amandier est à proscrire. Toutefois, son terroir pourrait s’étendre à des sols moins filtrants avec des porte-greffes moins sensibles à l’asphyxie, actuellement en test.

« Le sol idéal pour un amandier est filtrant et bien drainé », a affirmé Jean-Michel Montagnon, de la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, lors de la journée technico-économique amande en automne dernier. Avant toute plantation d’amandiers, il est donc nécessaire de faire un profil de sol. « Les sols alcalins à neutre, présentant une texture à dominante sableuse avec des éléments grossiers et une structure arrondie des agrégats sont les plus propices à recevoir une plantation d’amandiers », note le technicien en précisant que ce type de sol a aussi quelques inconvénients. La plantation dans des sols avec risque d’asphyxie est déconseillée. « L’amandier est un des fruitiers qui tolère le moins bien les situations d’asphyxie racinaire, continue le conseiller. Toute parcelle accumulant l’eau, drainant mal ou avec un risque de remontée de nappe est donc à bannir. Même chose pour les parcelles avec un fort taux d’argile et peu d’aération.

Des porte-greffes pour des sols moins filtrants

En situations intermédiaires, sur des sols moins filtrants, d’autres porte-greffes plus tolérants à l’asphyxie que le traditionnel GF 677 sont aujourd’hui testés. Le GF 677 est le porte-greffe de référence en amandier. Il combine une vigueur élevée, une résistance à un taux élevé de calcaire actif et une bonne tolérance à la sécheresse. Il convient bien en sol de replantation. Mais il a l’inconvénient d’être sensible à l’excès d’eau. Des essais de pêchers greffés sur le porte-greffe Cadaman®avimag ont déjà prouvé la meilleure tolérance à l’asphyxie de celui-ci. Mais des porte-greffes issus de croisement avec du myrobolan présenteraient des tolérances à l’asphyxie encore plus importantes. « Nous suivons chez des producteurs des amandiers greffés sur Krymsk 86, Myran® Yumircov et Myrotop® dans des situations de mouillère ou proches de la Durance, a expliqué Henri Duval, de l’unité de génétique et d’amélioration des fruits et légumes de l’Inra. Mais les plantations sont encore trop jeunes pour en tirer des conclusions ». Sur les premières années d’observation, les trois porte-greffes répondent mieux que GF 677 dans ces situations à risque. Myrotop® n’est cependant pas compatible avec toutes les variétés d’amandiers. Seule la variété Lauranne® a une compatibilité avérée pour le moment. Un autre avantage de Myran® Yumircov est qu’il apporte une tolérance au pourridié alors que GF 677 y est sensible. Mais sa vigueur est moindre que celle de GF677. « Une des solutions à envisager est l’augmentation des densités, note le chercheur. Dans cette optique de densification, d’autres porte-greffes nanisants pourraient alors se démarquer comme les nouveaux porte-greffes Rootpac®20 et Rootpac®40 ou les deux porte-greffes de type prunier Ishtara® fercianacov ou encore Julior® Ferdorcov, tous connus comme plus tolérants à l’asphyxie ». A contrario, dans des situations de sécheresse, c’est l’amandier franc qui est le plus conseillé. « Son système racinaire à pivot est vraiment adapté à la recherche d’eau en profondeur. Pour autant, l’intolérance de l’amandier aux sols gorgés d’eau ne signifie pas qu’il n’a pas besoin d’eau, souligne Jean-Michel Montagnon. Pour augmenter ses rendements il a besoin d’être irrigué ».

Décompacter ses sols

Dans des sols tassés, plusieurs aménagements sont conseillés pour faciliter l’implantation d’amandiers. Avant plantation, le sol doit être décompacté par un sous solage croisé. Une culture de légumineuses peut aussi être implantée en précédent. L’enherbement de l’inter-rang, l’utilisation de pneus à basse pression et la limitation des passages en conditions humides sont à appliquer pour limiter les tassements pas la suite.

Tenir compte du précédent cultural

Mis à part la nature et la structure des sols, le précédent cultural joue sur la vigueur et l’état sanitaire d’un verger d’amandiers. Les risques de pourridiés sont accrus après une culture de vigne, de lavandes, d’amandiers, d’oliviers, de cerisiers ou le défrichage d’un bois. Pour éviter le risque, il est nécessaire d’enlever le maximum de racines avant plantation. Derrière tout type de culture de prunus, le phénomène de fatigue des sols peut apparaître. Dans ce cas, la pratique conseillée est l’implantation d’une culture intermédiaire de sorgho du Soudan. « Cette interculture a l’avantage de décompacter les sols, de bloquer les cycles de champignons pathogènes et d’apporter de la matière organique une fois enfoui », note Jean-Michel Montagnon.

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