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Circuits courts : optimiser sa logistique pour gagner en rentabilité́

En circuits courts, les coûts de logistique ne doivent pas se mesurer aux seuls achats et entretien des véhicules. Ils sont beaucoup plus larges avec un impact significatif sur la rentabilité́.

En fruits et légumes, aller livrer est souvent coûteux.
En fruits et légumes, aller livrer est souvent coûteux.
© © Aletheia Press / B.Delabre

La logistique : la voiture, mais pas seulement

Tout le monde n’a pas la même perception de ce qu’est la logistique. Dans les exploitations agricoles, elle est souvent associée au transport et à sa gestion : parc automobile agricole ou de livraison, équipement de stockage, de conditionnement, etc.

Mais bien souvent, on oublie les interventions en marge de la fabrication des produits, relevant, elles aussi de ce domaine : prises de commandes, dispatch et préparation de commandes… Appliquées aux circuits courts alimentaires, il s’agit donc de l’ensemble des opérations visant à̀ gérer et faire circuler les flux de marchandises agricoles, les flux financiers et d’informations de la ferme à la clientèle.

Bien calculer ses coûts

On considère que l’organisation est optimisée et satisfaisante lorsque les coûts logistiques sont inférieurs à 20 % du chiffre d’affaires généré par l’activité. La complexité d’approche a conduit les Chambres d’agriculture à mettre au point une application de calcul des coûts. Totalement gratuit d’utilisation et accessible en ligne, Logicoût permet de calculer le coût total d’une tournée et d’en modifier certains éléments pour l’optimiser.

Le logiciel permet ainsi de travailler différents scénarios et de simuler les seuils de rentabilité, et donc aussi de fixer ses prix de vente. En fruits et légumes, aller livrer est souvent coûteux. « Ce n’est jamais intéressant de faire plus de cinq kilomètres pour aller livrer un seul client », assure Anne Hurand, conseillère Alimentation de proximité à la Chambre d’agriculture de Normandie.

Mutualiser le transport ou le stockage

La massification des volumes de livraison est un passage incontournable. Elle passe par des grossistes (y compris spécialisés en produits fermiers) ou des plateformes de distribution, mais aussi par la mutualisation. Celle-ci se pense à plusieurs niveaux. D’abord, en partageant les véhicules, avec la ramasse mutualisée. Ce système remplit les camions ou évite les retours à vide. Mais il peut être complexe en termes sanitaires et suppose une bonne organisation de groupe.

La centralisation du point de vente à travers un magasin de producteurs par exemple est aussi une solution, mais pour un investissement nettement plus conséquent. D’autres expériences intéressantes existent aussi comme le Box Fermier Normand. Installé sur le MIN de Rouen, le Box sert de point de regroupement des produits de plusieurs dizaines de producteurs. Et il ouvre une commercialisation directe vers les professionnels rouennais, mais aussi vers Le Havre ou Paris, via un transport partagé.

Prise de commande et organisation

Au-delà des temps de transports, la prise de commande est un élément important de la logistique. Des systèmes d’informations de gestion de commande, comme les « boutiques en ligne » (qu’elles intègrent ou non le système de paiement) sont une bonne solution. Dans tous les cas, cette étape doit être simplifiée au maximum, pour éviter des traitements au cas par cas (du type prise de commande par SMS) particulièrement chronophages, sources d’erreur et de désorganisation.

Or, l’optimisation de la logistique passe invariablement par une bonne organisation. Celle-ci suppose une fine connaissance de ses stocks et de ses clients. Ce qui doit permettre de fixer des jours de livraison, favoriser les tournées de livraison ou les achats groupés, et même permettre un développement des débouchés par zone.

Repères

Véhicule neuf ou d’occasion ?

Le choix du véhicule est bien souvent un casse-tête pour lequel il n’existe pas vraiment de bonne solution. L’important est surtout de bien le dimensionner. Pour le reste, amortir un véhicule neuf est très long, surtout en fruits et légumes, où la valeur au kilogramme des produits est plutôt faible, comparativement à des produits transformés. Un véhicule d’occasion paraît donc plus approprié. Mais il soulève aussi des problèmes : le coût de l’entretien est plus élevé, et le risque d’immobilisation dû à une panne aussi. Les producteurs livrant en ville doivent aussi intégrer la nouvelle donne des Zones à faible émission de gaz à effets de serre. Celles-ci interdisent progressivement l’accès aux centres-villes aux véhicules anciens ou jugés trop polluants.

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