Fruits secs
Noisette : des opportunités de développement
Le marché de la noisette est en fort développement au niveau mondial. Unicoque (marque Koki) prévoit de tripler sa production d’ici 2030.
D’ici 2030, la coopérative Unicoque pourrait passer de 10 000 t de noisettes commercialisées à 30 000 t. « La demande est en forte augmentation », a expliqué, lors du Sival, Bruno Saphy, directeur du pôle Développement d’Unicoque. Depuis dix ans, la production et la consommation de fruits à coque sont en très forte croissance au niveau mondial. En noisettes, le potentiel dépasse 1 Mt, avec la prédominance de la Turquie (900 000 t), suivie de l’Italie (120 000 t), de la Géorgie-Azerbaïdjan (90 000 t), du Chili (60 000 t), de l’Oregon (40 000 t), de l’Espagne et de la France.
« En France, le potentiel est de 16 000 t, soit 1 % de la production mondiale ». 95 % sont destinés à l’industrie (chocolaterie, pâtisserie, snacking, salaisonnerie, huiles, cosmétiques…), l’Allemagne absorbant 24 % des volumes, l’Italie 23 % et la France 9 %.
Créée en 1979 en Lot-et-Garonne, Unicoque regroupe 95 % de la production française, avec 330 adhérents, à 65 % dans le Sud-Ouest, le reste jusqu’au Val de Loire et au Centre, pour 6 500 ha de quatre variétés. À la différence de la Turquie, la production y est très mécanisée et très organisée. Cinq sites dans le Sud-Ouest permettent le nettoyage et le séchage, la transformation et le conditionnement étant réalisés à Cancon (Lot-et-Garonne). 50 % des noisettes sont vendues en coque en Europe, chacune gravée au laser à la marque Koki. 50 % sont décortiquées pour l’industrie. « La différenciation se fait par la marque Koki qui garantit 98 % de fruits comestibles. » En plus de la certification IFS, Unicoque s’est engagée en 2012 dans des démarches environnementales et désormais dans la HVE. Une diversification vers des produits élaborés (noisettes grillées, huile…) a aussi été engagée. Et la coopérative offre à des producteurs la possibilité de se diversifier en plantant des noisetiers, avec un objectif en 2030 de 500 producteurs pour 10 000 ha. « Le modèle de production actuel permet une marge directe de 1 100-1 600 €/ha pour 40-45 h/ha de travail. La principale contrainte est qu’il faut de l’eau. Nous envisageons aussi de créer de petites unités de stabilisation séchage pour des groupes de producteurs ». Vingt-trois producteurs se sont lancés en 2019 et quinze projets sont à l’étude. La principale menace reste le balanin, ravageur très problématique dont la protection repose aujourd’hui sur des nicotinoïdes sous dérogation. « 600 000 €/an sont investis en recherche pour trouver des solutions de biocontrôle contre ce ravageur », assure Bruno Saphy.