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[Coronavirus Covid-19] Le boom de la livraison à domicile

Les mesures de confinement liées au coronavirus ont fait exploser les ventes en ligne et la livraison à domicile. Tout le monde s’y met et la tendance pourrait se confirmer sur le long terme.

Chez Carrefour, les commandes peuvent être enregistrées via l’application Uber Eats ou par téléphone et sont livrées en 30 minutes. © Carrefour
Chez Carrefour, les commandes peuvent être enregistrées via l’application Uber Eats ou par téléphone et sont livrées en 30 minutes.
© Carrefour

Les mesures de confinement, la crainte des contacts en magasin, l’arrêt des marchés ouverts… ont conduit ces dernières semaines au fort développement des drives et de la livraison à domicile. Si plusieurs enseignes livraient déjà à domicile, le service était limité surtout à Paris, la région parisienne et quelques grandes villes. Mais en quelques jours, la demande a explosé, entraînant la saturation des sites et des délais de livraison allongés. Les distributeurs ont dû s’adapter rapidement. Début avril, la plupart avaient déployé beaucoup plus largement le service. La logistique étant un gros défi, une avancée importante a été le rapprochement avec des spécialistes pouvant livrer à domicile en 20 à 40 minutes. Franprix puis Monoprix se sont associés à Deliveroo pour proposer la livraison par coursier de leurs produits. Début avril, Carrefour a créé un partenariat avec Uber Eats. D’abord développé à Paris et en région parisienne, le service est amené à se déployer à l’échelle nationale. « En parallèle du soutien apporté aux Français, ce rapprochement s’inscrit également sur le long terme avec l’ambition de l’étendre à d’autres zones géographiques communes aux deux partenaires », déclarait l’enseigne. Début avril, Casino s’alliait à son tour avec Uber Eats dans 17 grandes villes. Et parallèlement, les services de livraison collaborative (Shopopop, Yper) ont eux aussi connu un bel essor. Pour simplifier la livraison, plusieurs distributeurs ont par ailleurs créé des paniers standards. Carrefour propose « Les Essentiels », gamme de paniers livrés gratuitement, dont un panier de 10 kg de fruits et légumes à 40 €, disponibles à Paris et dans certaines villes et que l’enseigne veut déployer sur tout le territoire. Monoprix propose trois paniers types pour une personne, disponibles par appel sur un numéro vert gratuit, destinés notamment aux personnes âgées. Casino propose deux paniers, dont un panier de fruits et légumes 100 % français à 25 €.

Relais de croissance

Et au-delà de la grande distribution, de multiples opérateurs livrent désormais à domicile. Le MIN de Rungis a créé le service de livraison aux particuliers « Rungis livré chez vous », disponible à Paris et en petite couronne. Des grossistes, privés des ventes en restauration et sur les marchés, développent la livraison aux particuliers. Enfin, les producteurs s’y mettent aussi. La Sica Saint-Pol de Léon, qui propose depuis fin 2019 sur Amazon des paniers de légumes Prince-de-Bretagne qu’elle livre par elle-même, a vu ses ventes exploser. « De 20 paniers par semaine, nous sommes passés à 70 à 100 paniers par jour », indique la Sica. Les maraîchers vendant en direct et eux aussi privés de leurs débouchés en restauration collective et sur les marchés, se tournent également vers les drives et la livraison à domicile, directement, par l’intermédiaire de plateformes spécialisées (pourdebon.com, La Ruche qui dit oui !, Vite Mon Marché, Cultures Locales, Kelbongoo, Cagettes.net…), ou encore par des plateformes éphémères créées par des collectivités (Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Centre-Val de Loire…). Toutes ces initiatives ne sont pas amenées à durer. Rungis a annoncé que son service « Rungis livré chez vous » est « une opération ponctuelle qui s’arrêtera à la fin de la crise du Covid-19 ». Pour les maraîchers en vente directe, la livraison ou la préparation des colis pour la livraison demande beaucoup de temps. Mais elle permet de diversifier les modes de vente et d’être plus résilient. Beaucoup estiment aussi que le succès des circuits courts en période de crise aura des effets sur le long terme. Enfin, pour la grande distribution, la livraison à domicile, désormais intégrée aux modes de consommation des Français et qui semblait déjà s’inscrire comme une tendance de fond, permet d’élargir la cible à de nouveaux segments (petits paniers, vente pendant la journée de travail…) et de pallier la désaffection des magasins et la difficulté parfois à créer un drive. La crise du coronavirus sera donc sans doute un élément accélérateur du développement de la livraison à domicile.

 

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