Climat
Les problèmes climatiques en première ligne à Balandran
La réunion du CTIFL sur l’évolution de la météo a souligné que les risques de perdre une récolte entière lors d’une descente de température étaient toujours aussi élevés.
« Le réchauffement climatique est contesté, mais il est acquis », a indiqué Bernard Seguin, chercheur à l’Inra Avignon et membre du GIEC (prix Nobel de la Paix en 2007 avec Al Gore), en préambule à la réunion organisée par le CTIFL Balandran, sur le thème “Changements climatiques, quelle adaptation en fruits ?”.
L’explication est connue. « L’effet de serre est un phénomène naturel. Il donne à la Terre une température moyenne de 15 °C. S’il n’existait pas, la température serait de - 18 °C. En revanche, c’est l’augmentation de l’effet de serre, liée essentiellement à l’activité humaine, qui explique le réchauffement climatique. C’est une question qui se situe à l’échelle du globe, mais qui exige une vision locale. »
A l’horizon 2070-2100, les conséquences du réchauffement devraient être plus marquées dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud, et ce sont les zones polaires qui devraient être les plus affectées. A la fin du siècle, cela se traduira en Europe par une augmentation moyenne de 1 °C « mais la variabilité va rester », des étés plus chauds, « 2003 sera l’archétype des étés aux alentours de 2050 », une augmentation de la sécheresse en été, mais en revanche des pluies hivernales plus abondantes. Les conséquences sur les arbres fruitiers ont été remarquées autour des années 80. Elles se traduisent par des hivers doux, accélérant la levée de dormance et une avancée de la floraison qui augmentent les risques d’exposition au gel, entraînant une mauvaise fécondation.
« C’est un paradoxe dont il faut se souvenir », a souligné Jean-François Berthoumieu, de l’Association climatologique de moyenne Garonne. Le risque des gelées est diminué par la tendance actuelle au réchauffement, mais le risque de perdre une récolte entière lors d’une descente de température est toujours aussi élevé.
Le projet Arviclim (agriculture/viticulture/climatologie) a lancé un observatoire des effets du changement climatique et réunit les connaissances sur les incidences du réchauffement afin d’apporter des éléments objectifs pour stimuler la réflexion collective, notamment sur les choix variétaux. Les travaux et les informations collectées sur les incidences du changement climatique sur différentes cultures sont disponibles sur le site arviclim.fr.