Provence
Les industriels en attente d'amandes
La Chambre d'agriculture a fait un point sur l'avancée du plan de relance de l'amande. L'ambition : répondre à la demande de l'industrie locale.
La Chambre d'agriculture a fait un point sur l'avancée du plan de relance de l'amande. L'ambition : répondre à la demande de l'industrie locale.
S'il est loin le temps où c'était à Aix-en-Provence qu'était fixé le prix mondial de l'amande, la journée technico-économique organisée par la Chambre régionale d'agriculture Paca a montré que la relance de ce produit trouve un réel écho auprès de la production comme des industriels. Le 15 novembre, plus de 150 producteurs et la majorité des transformateurs ont répondu à l'invitation. Certaines expérimentations techniques visant à augmenter les rendements afin d'accroître la rentabilité de la culture ont été présentées. Objectif : parvenir à la finalisation du plan de relance qui vise notamment la plantation de 1 000 ha sur cinq ans. En 2016, le verger provençal d'amandiers était évalué à 270 ha, dont 15 % de jeunes vergers.
« Je suis prêt à investir pour développer l'amande bio en m'engageant sur des volumes et des prix », précise Franck Bonfils.
Selon Agreste, la France a produit, en 2014, 1 000 t d'amandes en coque, loin derrière les Etats-Unis qui dominent le marché devant l'Australie et l'Espagne. En 2013, la production mondiale d'amandes en coque était de 3 Mt. Elle avait doublé en dix ans. Cette progression s'explique par une demande mondiale qui explose, avec l'intérêt des marchés asiatiques, la vague du snacking et les avantages nutritionnels de l'amande. L'ambition des producteurs provençaux n'est pas de s'attaquer au marché mondial, mais de répondre à la demande forte de l'industrie locale portée par la qualité de l'amande française, et la volonté de se fournir en amandes made in Provence. Des signes ne trompent pas. La plupart des transformateurs commencent à planter leur propre verger et d'autres veulent lancer des partenariats avec l'amont. C'est le cas de Franck Bonfils, PDG de “Un air d'ici” à Carpentras, venu à cette journée : « Pour trouver de l'amande bio, je suis prêt à investir auprès des producteurs et à m'engager de manière pérenne sur des volumes et des prix. » Quant à Pierre Sylvain, “paysan-nougatier” à Saint-Didier (Vaucluse), exploitant de 30 ha et 10 ha en projet : « En 2017, j'ouvre le capital de l'entreprise aux amandiculteurs et apiculteurs pour augmenter mon potentiel. » « L'amande de Provence restera un marché de niche, a indiqué André Pinatel, président du Syndicat des producteurs d'amandes de Provence. Mais comme pour l'oléiculture, nous aurions tort de ne pas nous y engouffrer. »