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Légumes : « L’agriculture de conservation des sols apporte des effets agronomiques très positifs »

L’agriculture de conservation des sols est une approche globale qui apporte une réflexion sur la fertilité biologique

Témoignage de Xavier Dubreucq, conseiller en maraîchage.

Pourquoi un sol naturel présente-t-il des indicateurs de fertilité (capacité de rétention en eau, CEC, porosité, pourcentage de matière organique…) presque systématiquement meilleurs qu’un sol cultivé ? Cette interrogation d’apparence anodine, j’y ai été confronté lorsque j’ai découvert, il y a une dizaine d’années, le site agriculturedeconservation.fr. En effet, en ce début des années 2000, les techniques culturales simplifiées (TCS), adoptées à l’origine pour réduire les charges de mécanisation et augmenter les débits de chantier en grandes cultures, étaient en train de céder le pas à ce qu’on appelle aujourd’hui « l’agriculture de conservation des sols » (ACS), une approche plus globale qui ajoute à la réduction du travail du sol une réflexion sur la fertilité biologique. Puisque les sols naturels sont plus fertiles, il s’agit donc de comprendre pourquoi et d’imiter le fonctionnement des écosystèmes. C’est cette réflexion qui a amené à l’introduction des couverts végétaux diversifiés et hautement productifs et à l’allongement des rotations. Cela a permis de sortir de certaines impasses des TCS, notamment en termes de désherbage, mais également d’introduire des effets agronomiques très positifs : réduction des maladies cryptogamiques, meilleure réserve utile, amélioration de la portance… J’ai donc commencé à mettre en place des essais chez quelques producteurs pour essayer d’appliquer ces principes en maraîchage. J’ai alors observé que les cultures étaient en effet moins sensibles à certaines maladies, notamment à la fusariose du melon, et ce tout en maintenant les rendements. Les travaux de Marie Torres au CTIFL de Balandran l’ont démontré également. Cependant, pour adapter l’ACS en productions légumières, un certain nombre d’ajustements techniques doivent être questionnés : comment détruire son engrais vert sans travailler le sol ? Comment implanter une culture sur un sol encombré sans perdre trop de temps ni pénaliser la reprise ? Comment sortir la marchandise sans tasser le sol, ce qui supposerait de le travailler de nouveau ? Après dix ans de tâtonnements et d’échanges avec des agronomes et des agriculteurs, et en respectant certaines règles comme l’ajustement de la fertilisation et de l’irrigation, parfois en faisant des compromis sur le travail du sol localisé, les résultats sont bons. Il reste maintenant à faire connaître la technique et ses avantages.

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