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PARASITE
Le psylle commun du poirier

Une stratégie mixant lutte chimique et biologique permet de maîtriser le psylle du poirier, le ravageur principal en poirier.

Le psylle commun du poirier, Cacopsylla pyri, est le principal ravageur du poirier. Insecte piqueur-suceur de 2,2 à 3 mm, il ressemble à une petite cigale avec ses ailes translucides en toit. Ses piqûres provoquent une perturbation de la circulation de la sève et des cicatrices qui entravent le bon développement des jeunes pousses. Ses déjections, le miellat, provoquent des brûlures et des nécroses sur les feuilles et les jeunes pousses. Sur ce miellat se développe un champignon, la fumagine. Elle limite la photosynthèse, provoque des chutes de feuilles et de bourgeons et rend les fruits non commercialisables. Des attaques importantes affaiblissent l’arbre et peuvent favoriser l’alternance.

Les femelles adultes hivernent dans les vergers. Elles commencent à pondre après fécondation, dès que les températures minimales atteignent plus de 10°C sur deux jours consécutifs. Les oeufs, orange, sont pondus par groupes de six à dix à la base des bourgeons et à l’extrémité des pousses en croissance. Une femelle pond de 400 à 600 oeufs. L’oeuf a besoin de 6 à 25 jours selon la température avant d’éclore. La larve passe par cinq stades en 20 à 40 jours avant de prendre sa forme adulte. Les deux derniers stades se tiennent sur la face inférieure des feuilles dans une goutte de miellat, ce qui les protège des insecticides. Trois à six générations se succèdent par an. La fécondité des femelles est affectée lors de fortes chaleurs. Les adultes se déplacent d’un verger à l’autre en volant.

Stratégie de protection

  • PROPHYLAXIE

    Une taille adaptée, un raisonnement de la fertilisation et de l’irrigation permettent d’éviter les excès de vigueur qui favorisent les psylles. En juin, l’égourmandage et le lessivage par aspersion sur frondaison avec un minimum de 5 mm par mètre carré limitent la prolifération du psylle.

  • PRODUITS

    L’utilisation d’argile blanche kaolinite crée une barrière minérale qui perturbe le dépôt des oeufs et la nutrition des adultes et des larves. Deux à quatre applications sont à réaliser avant le début des pontes à la floraison, en fonction de la pluviométrie et de la sortie de nouveaux organes. L'autre stratégie consiste à appliquer de l’huile blanche au début des pontes pour son action ovicide. Cette action peut être renforcée avec une pyréthrinoïde qui vise les femelles adultes prêtes à pondre. Si l’observation des corymbes révèle la présence de larves, des applications d’insecticides peuvent être effectuées sur les jeunes larves des 2ème et 3ème générations.

    • RÉGULATION BIOLOGIQUE

      Anthocoris nemoralis est une petite punaise de 4 à 5 mm de long. Présente naturellement en France, elle a besoin d’une strate herbacée pour pouvoir rester dans le verger. Elle apparaît à partir de la seconde quinzaine de juin. Des entreprises de biocontrôle proposent des auxiliaires pour des lâchers à renouveler chaque année. D’autres prédateurs et parasitoïdes jouent un rôle dans la régulation de ce ravageur. Le choix de produits phytosanitaires peu toxiques sur ces auxiliaires permet de les favoriser. Haies composites et réservoirs de faune auxiliaires sont à aménager pour les favoriser.

Cacopsylla pyri est un des vecteurs de la maladie du Pear decline, le dépérissement du poirier, dans le cas de poiriers greffés sur franc. Cette maladie se traduit par un flétrissement plus ou moins rapide allant jusqu’à la mort de l’arbre.

Tous les stades du psylle commun du poirier sont néfastes au poirier. Le psylle commun du poirier peut se trouver sur pommier et exceptionnellement sur cognassier.

Les oeufs sont blancs juste après la ponte puis virent au jaune-orange et mesurent environ 0,3 mm de long. Les oeufs possèdent un mince filament de 0,09 mm à leur partie postérieure. Peu avant l'éclosion, les yeux rouges de la larve forment deux taches rouges latérales.

Les premières larves s'introduisent dans les boutons floraux. Au fil des mues, les larves colonisent la face inférieure des jeunes feuilles, la base des pétioles, les jeunes rameaux ou le pédoncule des fruits ou le calice. L'hivernage des adultes commence en septembre et jusqu'en décembre selon les générations.

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