Le gel confirme ses dégâts
Le gel laissera bel et bien de nombreux producteurs dans le désarroi. Pourtant par rapport aux autres pays européens, la production française ressort la moins perdante.
Le gel laissera bel et bien de nombreux producteurs dans le désarroi. Pourtant par rapport aux autres pays européens, la production française ressort la moins perdante.

La deuxième session des missions d’enquête gel confirme les craintes des premières. Certains producteurs auront bien tout perdu à la suite des nuits consécutives de gel en avril. C’est le cas d’un de nos lecteurs dans le Val d’Oise qui ne récoltera pas les 50 tonnes produites habituellement sur ses trois hectares de fruits à pépins. C’est aussi le cas de Michel Charrin qui a témoigné, pour l’Information agricole du Rhône, de 70 % à 80 % de pertes en pommes. « Pour ces 20 % restants, aucune pomme ne sera de premier choix. Elles sont toutes marquées par un très gros anneau de gel », déplore Christophe Gratadour, conseiller à la chambre d’agriculture de la Drôme. Les choix d’éclaircissage sont alors complexes : garder les quelques beaux fruits ou maintenir les tonnages, sachant qu’une grande partie ira à l’industrie. La Fédération nationale des producteurs de fruits est mobilisée sur le sujet. « Nous avons demandé au ministère une revalorisation des taux d’indemnisation pour les producteurs les plus touchés, pointe Luc Barbier, président de la FNPF lors de la journée technique de la Morinière, début juillet. Nous demandons une indemnisation à hauteur de 50 à 60 % de la valeur de la production perdue, contre 20 % dans les textes ».
Une récolte moins impactée que le reste de l’Europe
Les représentants de l’Association nationale pomme-poire (ANPP) tempèrent ces constats alarmants. « Selon nos premières estimations, nous attendons une diminution de 9 % de la production de 2017 par rapport à la récolte 2016, analyse Daniel Sauvaitre, de l’ANPP. Mais par rapport aux autres pays européens, nous sommes moins touchés. A l’échelle européenne, les pertes sont estimées à 30 % de la production ». Pour pouvoir affiner les estimations d’ici à Prognosfruit, mi-août, les producteurs sont invités à envoyer leurs estimations à l’association.