Distribution
L’Autorité de la concurrence épingle Casino pour sa prédominance dans Paris intra-muros
A Paris, le groupe Casino occupe plus de 60 % des surfaces alimentaires dans la capitale. L’Autorité ne dispose néanmoins pas de grands moyens pour changer la situation.
C’est en février 2011 que la Ville de Paris avait saisi l’Autorité de la concurrence sur la situation de la distribution alimentaire dans la capitale (cf. fld magazine de janvier 2011). Dans son avis rendu la semaine dernière, cette dernière souligne que « la distribution alimentaire est particulièrement concentrée dans Paris intra-muros, le groupe Casino détenant, grâce à sa participation au capital de Monoprix, une part de marché supérieure à 60 % et plus de trois fois supérieure à celle de son principal concurrent, le groupe Carrefour », épinglant le groupe au passage pour « obstacle à la concurrence ». Elle précise que le groupe détient plus de la moitié des magasins dans 54 quartiers de Paris (sur 80) et exploite 375 points de vente avec toutes ses enseignes (Franprix, Leader Price, Casino supermarché, Marché d’à Côté...) et le réseau Monoprix. Cette annonce a évidemment suscité des réactions. Le groupe Casino s’est inscrit en faux par rapport aux chiffres, soulignant que « sa part de marché à Paris, cumulée avec celle de Monoprix, n’excède pas 38,5 %, selon trois études » et rappelant que « le marché parisien est un marché ouvert, sans barrière à l’entrée, sur lequel les opportunités d’implantation sont importantes ». De son côté, la Ville de Paris a souhaité qu’une loi puisse « obliger » les sociétés à céder des actifs pour rétablir l’équilibre. Elle fait référence ici à la notion d’« injonction structurelle », c’est-à-dire la possibilité d’enjoindre à des entreprises de revendre des actifs à des concurrents, notion citée par l’Autorité de la concurrence dans son avis, et déjà en place au Royaume-Uni et en Grèce. L’organisme reconnaît ne pas disposer de réels moyens d’intervention, même si la loi de modernisation de l’économie de 2008, lui a confié un pouvoir d’injonction. Elle s’est aussi prononcée plusieurs fois pour la suppression de la procédure d’autorisation administrative d’installation pour les commerces de plus de 1 000 m2 qui permettrait, à ses yeux, d’animer le jeu concurrentiel.