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L’asperge en quête de main-d’œuvre

Déterminante dans la production d’asperge, la gestion de la main-d’œuvre est en plein (r)évolution de ses modes de recrutement et de management.

Des échanges sur la gestion de la main-d'oeuvre et les démonstration de terrain ont animé la journée technique de l'AOPn Asperge de France.
© RFL

La gestion de la main-d’œuvre a été au centre des discussions de la troisième journée technique organisée par l’AOPn Asperge de France à Castelnaudary au siège d’Arterris, coopérative adhérente de l’organisation. Le sujet fédérateur a retenu l’attention des 80 participants car la récolte, toujours manuelle (ramassage et gestion des couvertures plastiques), représente 400 à 500 heures/ha avec un coût d’environ 1,50 euro/kg. « A cela s’ajoutent 100 à 200 heures/ha de travail en station pour le lavage et le conditionnement des asperges, plus 1 ETP pour 20 à 30 ha pour le suivi de culture, buttage, protections, irrigation… », complète Christophe Paillaugue, président de l’AOP. Ce qui place l’asperge parmi les légumes les plus « consommateurs » et les plus « exposés » aux besoins en main-d’œuvre et difficultés de recrutement. D’autant que la période de récolte est courte, deux mois et demi environ, variable selon l’année, et parfois dans des zones éloignées des bassins de population. Sébastien Benne, consultant en gestion de ressources humaines, a animé une matinée riche en échanges et discussions. Prenant exemple dans des secteurs professionnels très divers comme la restauration, l’aéronautique, la logistique… l’intervenant a bouleversé certaines certitudes. « Les difficultés de recrutement et de fidélisation se retrouvent dans tous les secteurs et dans tous les pays, même en Chine… », a-t-il résumé en promettant « la guerre sur la main-d’œuvre ».

« Manager » devient déterminant

Selon lui, « la première action est de rendre vos entreprises et vos métiers attractifs. Pour cela, il faut identifier vos valeurs ajoutées. Sachez vendre vos initiatives et chasser en meute pour affronter les autres secteurs. » La seconde action a bousculé certains professionnels. « Vous devez sortir d’une posture de fournisseurs de travail à des employés et entrer dans la démarche de valorisation de compétences que des collaborateurs vous proposent », affirme Sébastien Benne. D’après lui, le recrutement, la fidélisation et la performance des personnes passent par là. De nombreux témoignages ont montré que cette prise de conscience est déjà réalisée par les asparagiculteurs : recrutement par parrainage, « chocolatines » du samedi matin, prime de régularité, page Facebook…Tout est bon pour faire preuve de bienveillance, sans pour autant délaisser un cadre de fonctionnement avec des règles établies, énoncées à l’avance et respectées de tous. A ce stade, le rôle de « manager » devient déterminant. « C’est un vrai métier pour lequel il faut être formé », précise l’intervenant. L’exemple sur la formation et l’encadrement managérial apporté par Caroline Granado et Evanie Palu, AOPn Fraises, a été convaincant. L’après-midi de démonstrations de terrain a permis présenter différentes solutions de pilotage de la parcelle (sondes tensiométrique, drone) et d’allégement de tâches de récolte.

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