« Label rouge et IGP font de notre ail un produit à part »
Une page s'est tournée le 27 mai pour les producteurs du Syndicat de défense du Label rouge et de l'IGP Ail rose de Lautrec. Président de la structure depuis 1983, Jean-François Tournié a décidé de prendre sa retraite. Pour lui succéder, le conseil d'administration a porté son choix sur Gaël Bardou, producteur de 39 ans qui a repris l'exploitation familiale en 2001. Il trace, pour fld, les premières grandes lignes de son action.
FLD : Vous venez d'être porté à la présidence du Syndicat de l'ail rose de Lautrec. Quels sont les grands défis qui vous attendent ?
GAËL BARDOU : Avant tout défi, il va d'abord s'agir d'assurer la continuité du travail et du dévouement considérables de mon prédécesseur à la présidence du syndicat. Jean-François Tournié a mis en œuvre deux idées fortes pour notre produit et pour la filière : qualité et rigueur. C'est sur cette voie qu'il faut continuer. Et même si cela semble couler de source, pour certains il est important d'insister sur le contrôle perpétuel de la qualité de l'ail rose de Lautrec depuis les champs jusqu'aux linéaires.
FLD : Comment se porte la filière en 2016 ?
G. B. : Sur la campagne 2015-2016, les volumes commercialisés d'ail rose de Lautrec ont représenté 678 t, ce qui souligne une progression par rapport aux deux années précédentes. Les flux de distribution demeurent les mêmes avec 40 % des volumes sur le créneau grossistes et un peu plus de 50 % vers la GMS. On a noté une progression des ventes de manouilles (grappes) et des petits conditionnements. On a assisté aussi à une légère augmentation des surfaces, avec 38 % Notre filière d'autre part, ce sont 162 producteurs engagés dans les démarches Label rouge et IGP ainsi que cinq ateliers.
FLD : Vous fêtez cette année 50 ans de Label rouge et 20 d'IGP. Ces signes de qualité ont-ils changé quelque chose ?
G. B. : Très clairement. Déjà en ce qui concerne notre position dans le marché français de l'ail. Nous avons la chance d'être le seul ail rose disposant d'un Label rouge. Cela en fait un produit à part, dont la qualité est reconnue par la distribution et le consommateur et permet de nous différencier. Aujourd'hui, la demande est supérieure à l'offre, ce qui autorise une bonne valorisation. Et cela doit peut-être aussi participer à l'attractivité de la filière puisque nous assistons à la reprise d'exploitation par des jeunes, malgré l'important travail que demande la culture de l'ail. De nouveaux producteurs arrivent aussi chaque année, sur de petites quantités certes mais cela participe au dynamisme de la filière.
FLD : Pour un produit aussi particulier que l'ail rose de Lautrec on imagine que la promotion auprès du consommateur est primordiale ?
G. B. : Nous sommes en effet présents sur de grands rendez-vous comme le Salon de l'agriculture (cf. fld hebdo du 9 mars) ou comme le Sisqa, le salon des signes de qualité à Toulouse. Nous avons aussi, bien entendu, notre fameuse Fête de l'Ail à Lautrec qui se déroule cette année les 5 et 6 août. Le fait que Lautrec ait été retenu comme Site remarquable du goût, notre participation à l'école de cuisine Alain Ducasse : tout cela participe au rayonnement de notre produit. Et nous organisons aussi des animations en magasins surtout localement. C'est sûrement là un défi à relever pour moi : trouver les bonnes volontés pour assurer ces animations...