La tomate de pleine terre reprend pied
Après avoir testé la production en pleine terre de tomates anciennes, Damien et Jean-Edouard Brelet se sont lancés cette année dans la production de tomates Locabelle pour TerreAzur.
Après avoir testé la production en pleine terre de tomates anciennes, Damien et Jean-Edouard Brelet se sont lancés cette année dans la production de tomates Locabelle pour TerreAzur.
Maraîchers indépendants de la région nantaise, Damien et Jean-Edouard Brelet font partie des 21 exploitations à s’être lancées cette année dans la production de tomates de saison de pleine terre pour TerreAzur.
Bien entretenir la vie du sol
Axés à l’origine sur la production de mâche et jeunes pousses, Damien et Jean-Edouard Brelet ont fait le choix, il y a trois ans, de diversifier leurs productions. Ils exploitent aujourd’hui 45 ha sur trois sites, en mâche, jeunes pousses, muguet, fraise, épinard et tomate de pleine terre. « Nous disposons de 10 ha d’abris plastiques sous lesquels nous produisions jusqu’ici de la mâche et des jeunes pousses, expliquent-ils. Pour éviter les problèmes sanitaires et optimiser les abris, nous avons décidé d’introduire dans la rotation une culture de tomates de pleine terre car la demande augmente. » Depuis deux ans, les deux frères ont donc mis en place une production de tomates anciennes (Cœur de Bœuf, Noire de Crimée, Ananas…) à partir de variétés issues de la collection du Château de la Bourdaisière (37). Et en 2018, à la demande de TerreAzur, ils se sont lancés dans la production de Locabelle. 5 000 m² d’abris y sont consacrés, auxquels s’ajoutent 2 000 m² de variétés anciennes. Selon le cahier des charges de TerreAzur, un délai de cinq ans doit être respecté sur une parcelle entre deux Locabelle. La culture commence par un travail du sol, suivi de l’apport de 80 m³/ha de fumier de bovin, qui permet d’entretenir la vie du sol, et de 500 kg/ha de potasse. Un paillage plastique est posé puis les plants sont installés à raison de 1 plant/ml. « Selon le cahier des charges, les plants sont greffés sur Maxifort avec deux bras, pour être plus vigoureux et résistants en pleine terre, précise Jean-Edouard Brelet. Nous avons aussi réduit la densité par rapport à une serre chauffée. Pour optimiser le volume, nous laisserons ensuite un ou deux extra-bras. »
Entre les variétés actuelles et anciennes
La variété étant vigoureuse, les producteurs prévoient un travail de taille et d’effeuillage un peu plus important qu’avec une variété moderne. Pour le reste, la conduite se fait classiquement. Une fertilisation complémentaire est assurée par de l’engrais liquide. La pollinisation est réalisée par des bourdons. Et la protection se fait grâce à des auxiliaires (Macrolophus) et éventuellement du soufre et du cuivre en fin de saison. « Depuis trois ans que nous cultivons de la tomate de pleine terre sous abri froid, il n’y a pas eu de problème pour la pollinisation ni pour la lutte intégrée, assurent-ils. Il faut tout de même que la température ne descende pas en dessous de 8°C. Pour l’instant, en aérant bien les abris, nous n’avons pas non plus eu de problème de botrytis. L’automne, plus humide, est toutefois plus risqué. » Les producteurs prévoient d’obtenir un rendement inférieur de 10-15 % à celui des variétés actuelles. « Avec Locabelle, nous disposons d’une variété intermédiaire entre les variétés actuelles et les variétés anciennes et qui semble bien adaptée à la culture de pleine terre », estiment-ils.
En exclusivité pendant quatre ans
« La demande pour des tomates plus gustative et produites localement est en plein essor, notamment en restauration, souligne Gérard Roué, chef de Pôle Légumes de Refaly, filiale de Pomona en charge de la sélection de gammes et du référencement de producteurs pour le groupe. En partenariat avec l’Inra et le Ctifl, TerreAzur a donc choisi de lancer la production de tomates de saison de pleine terre dans toutes les régions. » La variété cultivée, Locabelle, issue des collections de l’Inra et dont TerreAzur à l’exclusivité pendant quatre ans, a été sélectionnée pour son goût, son adaptation à la culture de pleine terre et sa bonne conservation. Le choix a été fait d’une production bas intrants, non chauffée mais bien ventilée et en production intégrée. 450 à 500 tonnes de tomates Locabelle devraient ainsi être commercialisées en 2018, de fin mai à fin octobre.