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La mouche orientale des fruits, un fort potentiel d’invasion dans le bassin méditerranéen

Bactrocera dorsalis est une mouche présente sur l’île de la Réunion et qui a un fort potentiel d’invasion sur le pourtour méditerranéen.

La mouche orientale des fruits Bactrocera dorsalis est une mouche originaire d’Asie, fortement nuisible pour les cultures fruitières et légumières. Encore absente en France métropolitaine, elle est présente et cause des dégâts importants en Outre-Mer, notamment à la Réunion depuis 2017. Il s’agit d’une espèce tropicale préférant les climats chauds et humides. Cependant, des projections climatiques ont montré qu’elle pouvait s’établir autour du bassin méditerranéen. B. dorsalis est une espèce polyphage qui s’attaque à plus de 400 espèces sauvages et cultivées. Les dégâts sont liés aux larves qui se développent à l’intérieur des fruits et des légumes. Les mouches pondent préférentiellement dans des fruits ou légumes mûrs mais on observe également des pontes sur des organes en cours de maturation. Les fruits chutent alors prématurément et ne sont plus commercialisables. Les fruits et légumes stockés et ceux tombés au sol constituent aussi des sources de pontes. Cette espèce est fortement invasive, elle présente une très grande capacité de vol (plusieurs km par jour), une fécondité élevée (jusqu’à 1 500 œufs par femelle) et un cycle biologique relativement court en période favorable (16 jours en conditions estivales). L’adulte est légèrement plus gros qu’une mouche domestique. Son thorax porte une importante tache sombre, voire noire sur le dessus et des bandes jaunes, longitudinales sur les côtés.

Moyen de protection

Prophylaxie

La récolte des fruits tombés au sol doit être régulière, méthodique et rigoureuse. Les fruits abîmés et piqués doivent être détruits soit par compostage, soit en les enfermant dans des sacs plastiques fermés hermétiquement disposer au soleil. Pour les gros volumes, ils peuvent être éliminés dans une fosse et enterrés profondément ou broyés.

Protection physique

L’utilisation de filets sur l’arbre, la culture entière ou de manchons pour protéger directement les fruits ont été utilisés avec succès en Asie. La maille doit être inférieure à 2 mm et il faut veiller à ce que les fruits et légumes ne soient pas en contact avec le filet car la mouche est capable de piquer au travers.

Traitements insecticides

Les spécialités commerciales disposant d’une AMM en traitement des parties aériennes mouches (pour les cultures légumières) ou mouches des fruits (pour les cultures fruitières) peuvent être employées dans la protection contre B. dorsalis en respectant les conditions d’applications (dose, DAR, ZNT…). Des produits type Attract and kill sont disponibles avec un attractif alimentaire combiné à du Spinosad.

Lutte biologique

Plusieurs parasitoïdes dont Fopius arisanus ont été identifiés dans l’aire d’origine et sont employés comme agents de lutte biologique dans les zones où B. dorsalis a été introduite accidentellement. C’est le cas à Hawaï et en Polynésie Française.

Technique de l’insecte stérile

Cette méthode a été développée par l’AIEA et a montré des résultats de contrôle intéressant. Elle est actuellement en cours d’évaluation sur l’île de la Réunion au travers du projet Ecophyto II + GemDoTIS conduit par le Cirad à la Réunion.

B. dorsalis est un organisme de quarantaine prioritaire. Ce statut implique que la France mette en place des enquêtes annuelles, de préparer des plans d’intervention et des exercices de simulation, de sensibiliser le public et d’adopter un plan d’éradication.

Plusieurs pontes par fruits sont observées, et les attaques peuvent être très fortes avec plusieurs dizaines de trous de pontes.

Les cultures sensibles sous nos latitudes sont la pêche, la pomme, la prune, la cerise, la tomate, l’aubergine, le concombre, le poivron, le potiron, la courge.

B.dorsalis est aujourd’hui présente dans 65 pays répartis sur différents continents.

Source : Note de synthèse  Cahiers Environnement Sécurité CTIFL septembre 2020

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