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DIVERSIFICATION
La goji débarque

Les baies de Goji, originaires de Chine, débarquent dans les champs après avoir fait leur apparition dans le rayon des produits santé il y a une petite dizaine d’années.

La baie de goji fait parler d’elle. Arrivée en France en 2004, elle s’est taillée une place honorable parmi les aliments santé. Les jus, poudres et fruits séchés issus de la baie de goji sont vendus pour leurs taux élevés d’antioxydants, de polysaccharides et d’autres composés actifs. Cette baie principalement importée de Chine commence à intéresser des producteurs en France. « Nous avons réussi à réunir une quinzaine de producteurs autour de notre projet de développement d’une filière goji dans le Sud-ouest », témoigne Nicolas Oger, directeur de l’entreprise La Panacée des Plantes, à l’initiative du projet. Les candidats sont jeunes pour la plupart. En projet d’installation ou de diversification, ils suivent avec assiduité les visites de terrain organisées par l’entreprise importatrice. Nicolas Bussy, un des producteurs pionniers en Aquitaine a planté cinq variétés en 2015 sur 1,5 ha. Il attend sa première récolte conséquente l’année prochaine. « Les techniques de production commencent à être maîtrisées. Mais ce que nous attendons, c’est d’avoir les coûts de production et le prix de vente », témoigne un autre participant. Or, concernant les coûts de production, la récolte est encore à améliorer. « Manuellement, un récolteur peut cueillir entre 500 g et un kilo et demi par heure. Pour que la culture soit rentable, nous devons trouver une machine à récolter les baies », souligne Eric Sclaunich, expérimentateur à Invenio.

Une variété plus sucrée

Sur le prix de vente, difficile de concurrencer les Chinois sur un produit séché. D’où l’idée de produire des baies pour une vente en frais. « Le type de variété utilisée en Chine est de type Big Korean, variété qui donne des fruits amers, explique le technicien d’Invenio. Si ce caractère s’estompe après séchage, il rend les fruits difficilement vendables en frais ». La station expérimentale d’Aquitaine Invenio a donc été sollicitée par Nicolas Oger pour sélectionner une variété moins amère, adaptée aux conditions du Sud-ouest. Des 500 clones chinois introduits, la CG218 a présenté les caractéristiques requises. « Cette variété en cours d’inscription produit des baies sucrées qui se détachent facilement, expose Eric Sclaunich. Ses plants sont peu sensibles à l’oïdium contrairement à Big Korean et ils ont un bon taux de reprise ». Son point faible : des rendements inférieurs à Big Korean. Depuis 2014, des essais de greffage, fertilisation et désherbage sont conduits sur la station dans l’objectif d’augmenter son potentiel de production. La variété est d’ores et déjà multipliée par Invenio qui fournit des plants aux producteurs intéressés. « Notre objectif est maintenant de créer une association regroupant producteurs, transformateurs et distributeurs, projette Nicolas Oger. Son but serait de répondre aux demandes de plants des producteurs et de continuer de piloter les expérimentations ».

La goji en pratique

Plants : l’importation de plants chinois est dorénavant interdite. Plusieurs entreprises en commercialisent dont Invenio pour la variété CG218. Les plants sont vendus 2 € l’unité. Pas besoin de pollinisateur car la variété est autofertile.

Installation : une densité de 4 000pieds/ha est conseillée avec un interrang assez large pour une future machine de récolte. Pour faciliter la récolte, les plants de goji se palissent. Trois à six fils sont à répartir sur 1,8 m de hauteur. L’implantation d’une parcelle de goji coûte 8 000 à 12 000€/ha

Récolte : Elle débute mi-août et s’achève fin octobre. Le pic de production se situe fin août. La variété Big Korean peut produire jusqu’à 1,5 kg par pied.

Taille : Les fruits sont produits sur les bois de l’année. Les branches poussent de 4 m par saison. Il est donc nécessaire de rabattre le buisson tous les ans autour d’un axe et de secondaires palissés.

Qu’est-ce que la baie de Goji ?

Baie de goji est le nom commercial donné aux baies du lyciet commun ou Lycium barbarum. Cet arbuste de la famille des Solanacées est originaire d’Asie. En Chine, les baies de goji font partie de la pharmacopée depuis 2 000 ans. Elles sont essentiellement produites dans les régions du centre et du nord de la Chine. Le gouvernement chinois a subventionné leur production au début des années 2000, entraînant l’arrivée des baies sur les marchés occidentaux.

Recherche de producteurs

Bertrand Bernardini en est sûr : ce n’est qu’à plusieurs que les producteurs de goji auront des volumes suffisants pour intéresser la distribution bio. Lui-même a commencé l’an dernier à planter deux hectares de goji bio à Pineuilhet Razac-de-Saussignac (24). Ses premières récoltes lui permettent de commercialiser des baies de goji en frais, sous vide, déshydratées, transformées, sur trois marchés hebdomadaires. Le producteur, qui espère être rejoint par d’autres producteurs dans le cadre de sa société ADN agriculture, cherche à promouvoir le vigne-goji auprès des viticulteurs du Sud-ouest. Il propose à ceux qui s’engageront auprès de sa société un contrat avec prix d’achat des récoltes garanti.

N. Fray

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