Endive
La Fédération nationale des producteurs d’endives monte au créneau
Depuis le 1er juillet 2009, la FNPE a fait du syndicalisme son activité exclusive. Elle se présente comme l’aiguillon de la filière. Mais ses moyens sont plus que limités.
Lors de l’AG d’Arras le 24 septembre, Daniel Bouquillon, président de la FNPE, a déclaré : « 80 endiviers détiennent à eux seuls les clés de la prochaine campagne ; à eux de faire preuve de responsabilité. » Logique, quand on sait en effet que ces 80 producteurs produisent 80 % de la production française d’endives. Pour Daniel Bouquillon, ceux-ci doivent accepter « de lever le pied durant les cinq périodes de l’année où ça coince un peu plus sur le marché. » Pour le responsable endivier, « cette dernière campagne a néanmoins été beaucoup plus sereine. » En témoigne la moindre pression syndicale opérée sur le terrain dans une conjoncture de prix plus favorable. « Je suis optimiste pour cette prochaine saison », a-t-il affirmé en précisant que sa fédération soutiendra « toutes les initiatives développées par une partie de la profession pour accroître les parts de marché qui permettront de regagner cette sous-consommation observée depuis plusieurs années. »
Une allusion au projet Perle du Nord (cf. Article Une). Pour la marque, cette campagne sera en effet décisive. Elle va prendre un tournant stratégique en vendant des endives à la pièce et non plus au kilo (cf. Article Une). Le projet Perle du Nord va se heurter à un défi de taille. Il lui faudra développer une segmentation basée sur une commercialisation à la pièce pour une petite moitié des 220 000 t française, alors que les 50 % restants, qui n’ont pas la marque Perle du Nord, seront vendues au poids.
Les débats risquent encore d’être intenses : le producteur… et le distributeur iront là où sont leurs intérêts.
Quant à la FNPE, elle plaide pour un dialogue constructif sans opposition de principe, mais sera l’aiguillon de la profession. « Le syndicalisme ne s’opposera pas à Perle du Nord, tout comme il ne s’opposera pas à l’APEF, mais il jouera ce rôle envers les deux structures si les choses se passent mal », a réaffirmé Daniel Bouquillon. Mais le président connaît néanmoins les limites de son action : son syndicat ne regroupe que 144 adhérents représentant 93 350 t, soit moins que la moitié de la production totale nationale. Et ses moyens financiers se sont réduits considérablement !