La cerise d’industrie vers un nouvel élan
Renouveau du verger, implication des jeunes agriculteurs et des industriels : le plan de relance de la filière cerises d’industrie semble porter ses fruits.
Renouveau du verger, implication des jeunes agriculteurs et des industriels : le plan de relance de la filière cerises d’industrie semble porter ses fruits.
« S’inscrire dans la durée et montrer le renouveau de la filière » : c’est le credo du président de l’Anibi (Association Nationale Interprofessionnelle du bigarreau d'industriel), Sylvain Tardieu, élu au printemps dernier. L’Anibi est une petite association qui a tenu bon contre vents et marées. Il est vrai qu’il y a peu de temps encore, personne n’aurait misé sur la pérennité de la cerise d’industrie. « Les mentalités changent, souligne Sylvain Tardieu, et les industriels (St Mamet, Aptunion, Malliargues et Aptagro) montrent leur volonté de travailler avec les agriculteurs locaux ». Un signe fort a été le fonds d’investissement dans les plantations lancé il y a trois ans et financé aux deux tiers par l’industrie, l’autre tiers par les agriculteurs. L’idée est d’accompagner financièrement les agriculteurs qui plantent de nouveaux vergers avec une aide à l’hectare pendant 5 ans, afin d’attendre les premières mises à fruit. « A mi-parcours, les prévisions de plantations sont tenues et il n’est pas exclu qu’un nouveau programme soit financé, pour une autre tranche de 150 ha sur 5 ans ».
Alors que le verger comme les producteurs étaient considérés comme « vieillissants », Sylvain Tardieu constate des changements. « Le plan de rénovation du verger a été très suivi par de jeunes agriculteurs. C’est une satisfaction ». Ceci étant, ils se heurtent au problème du foncier. C’est pourquoi, l’Anibi réfléchit à la possibilité de travailler avec différents organismes régionaux pour recenser des parcelles disponibles à des fins de plantations et de préférence à proximité des unités industrielles.
La cerise d’industrie française est indispensable aux transformateurs. Sur le marché mondial, elle est synonyme de qualité et de traçabilité qui la démarque de la concurrence, notamment en Grande-Bretagne, premier marché à l’export pour les transformateurs aptésiens. Mais avec des vicissitudes. « La dévaluation de la livre, liée au Brexit, nous a fait perdre 15 points en raison d’un taux de change défavorable. Mais l’hémorragie semble jugulée ».