L’accord UE-Mercosur reporté à janvier, les syndicats poussent pour son abandon
La signature de l’accord UE-Mercosur est reporté à janvier, a annoncé le 19 décembre à Bruxelles la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Une première étape pour les syndicats agricoles qui poussent pour son abandon, tandis qu'Emmanuel Macron présente ses conditions pour une signature.
La signature de l’accord UE-Mercosur est reporté à janvier, a annoncé le 19 décembre à Bruxelles la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Une première étape pour les syndicats agricoles qui poussent pour son abandon, tandis qu'Emmanuel Macron présente ses conditions pour une signature.
Alors que des milliers d’agriculteurs se sont réunis à Bruxelles pour mettre la pression à la Commission européenne, sa présidente Ursula von der Leyen a annoncé le 18 décembre le report à janvier de la signature de l’accord UE-Mercosur. « Nous avons besoin de quelques semaines supplémentaires pour résoudre certains problèmes avec les États membres » a-t-elle déclaré en conférence de presse après le Conseil européen. « Je suis convaincue que nous allons avoir la majorité suffisante » a-t-elle soutenu.
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Les syndicats agricoles insatisfaits appellent à l’abandon de l’accord UE-Mercosur
Pour l’alliance syndicale FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), ce report de la signature de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur est « un revirement inattendu ». « La force du syndicalisme FNSEA et @JeunesAgri paie : nous avons mis en échec Ursula von der Leyen » se félicitent les syndicats dans un communiqué publié le 18 décembre sur le réseau social X, qui demandent maintenant à l’annulation de l’accord. « C’est une première étape obtenue grâce à notre pression. […] Mais ce n’est pas suffisant ! » soutient l’alliance, qui indique rester mobilisée « pour un échec et mat du Mercosur ».
La Confédération paysanne s’est aussi félicitée, dans un communiqué du 18 décembre, d’un report de la ratification de l’accord obtenu « sous la pression de la mobilisation paysanne et citoyenne ». Le syndicat dénonce cependant « une tactique pour sauver les meubles et désamorcer l'opposition croissante », et appelle à un abandon définitif. « Nous refusons que notre agriculture et notre élevage soient sacrifiés pour des considérations purement commerciales » affirme le syndicat, qui indique poursuivre ses mobilisations.
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Quelles sont les conditions d’Emmanuel Macron pour la signature de l’accord ?
En conférence de presse après le conseil européen du 18 décembre, le président de la République Emmanuel Macron a jugé « inconcevable » de « forcer une décision au Conseil pour autoriser la signature de cet accord ». « Aujourd’hui nous n’y sommes pas, nous avons besoin d’avoir des avancées pour que le texte change de nature » affirme-t-il. Le président salue toutefois l’obtention d’une clause de sauvegarde « renforcée par le Parlement européen, en intégrant des propositions qui venaient des syndicats agricoles européens ». Et appelle à ce qu’elle soit définitivement actée, acceptée par les pays du Mercosur, pour compléter l’accord.
Le président a ensuite émis deux conditions pour aboutir à une signature en janvier. D’une part de la réciprocité avec des mesures miroirs et des contrôles vétérinaires et phytosanitaires renforcés sur les produits importés. « La Commission a annoncé la mise en place de l’ensemble de ces mesures à compter de janvier. Donc nous attendons leur mise en place début janvier et l’effectivité de ces engagements », soutient Emmanuel Macron. D’autre part, le chef de l’État accompagné notamment par l’Italie, la Pologne, l’Irlande demande « des garanties sur le maintien des revenus de nos agriculteurs dans la future PAC » pour le prochain budget pluriannuel. « Nous avons demandé le maintien intégral de l’enveloppe de la PAC destiné au soutien au revenu des agriculteurs » précise-t-il.
Questionné sur la possibilité de signer l’accord en janvier, Emmanuel Macron indique cependant qu’il est « trop tôt » pour savoir. « Je ne sais pas vous dire après quel est l'horizon de temps qui est réaliste, parce que ça dépend de la capacité de tous à se mobiliser » soutient-il.
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