Kiwi vert : une allégation santé autorisée par l’Union européenne
L’UE a solennellement reconnu, fin juillet, que le kiwi vert augmente « la fréquence des selles », grâce à un dossier déposé en 2018 par Zespri. Le néozélandais y voit une « avancée historique » et annonce qu’il va utiliser cette allégation santé en Europe.
L’UE a solennellement reconnu, fin juillet, que le kiwi vert augmente « la fréquence des selles », grâce à un dossier déposé en 2018 par Zespri. Le néozélandais y voit une « avancée historique » et annonce qu’il va utiliser cette allégation santé en Europe.

« La consommation de kiwis verts [Actinidia deliciosa « Hayward »] contribue à une fonction intestinale normale en augmentant la fréquence des selles » : telle est l’allégation santé officiellement autorisée par la Commission européenne, dans son règlement d’exécution du 30 juillet (consultable ici), à la suite d’une demande en 2018 du néo-zélandais Zespri, spécialiste mondial du kiwi. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait, dans ce cadre, rendu un avis favorable en 2021.
L’allégation n’est pas des plus vendeuses – d’autant que le bon sens populaire n’a pas attendu l’UE pour associer les fruits et légumes à un bon transit - mais cela aurait pu être pire… La formulation initiale proposée par Zespri était pudique : « La consommation régulière de kiwis verts contribue au confort gastro-intestinal » ou « réduit l’inconfort gastro-intestinal ». Puis l’Efsa a reformulé la chose en allant droit au but : « La consommation régulière de kiwis verts maintient une défécation normale ».
Heureusement, « à la suite de la demande de formulation plus conviviale adressée par [Zespri] à la Commission », retrace le règlement européen, l’Efsa a finalement confirmé l’expression « contribue à une fonction intestinale normale en augmentant la fréquence des selles ».
Zespri a financé « la majorité des recherches clés »
Zespri se félicite d’une « avancée historique », dans un communiqué, pour elle-même mais aussi pour « l’ensemble du secteur des produits frais ». Le kiwi vert devient « le premier fruit frais à obtenir une allégation santé de la Commission européenne », écrit l’entreprise. Elle explique avoir « entièrement financé » la demande et « la majorité des recherches clés présentées dans la justification scientifique ». Le dossier contenait « 18 études d’intervention humaine, dont six ont été considérées comme base solide pour prouver l’effet du kiwi vert sur la fonction intestinale ».
Concrètement, Zespri va intégrer l’allégation santé « dans ses communications locales en Europe », annonce son communiqué. En annexe, le règlement européen précise les conditions d’utilisation de l’allégation. Celle-ci ne peut être utilisée que pour « les kiwis verts frais vendus tels quels » ou « les kiwis verts frais qui ont uniquement été épluchés et/ou coupés ». Au moins 200 g de chair de kiwi doivent être fournis. En outre, « le consommateur doit être informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation journalière de 200 g de chair de kiwi vert frais ».
Une procédure complexe
Pour rappel, en vertu du règlement du 20 décembre 2006 du Parlement européen et du Conseil (consultable ici), « les allégations de santé portant sur les denrées alimentaires sont interdites, sauf si elles sont autorisées par la Commission », résume le texte du 30 juillet, « et figurent sur une liste des allégations autorisées ». Pour faire autoriser une allégation, les « exploitants du secteur alimentaire » peuvent déposer une demande à l’autorité nationale compétente, cette dernière devant « transmettre les demandes valables » à l’Efsa notamment, qui rend ensuite un avis.
Si le dispositif est complexe, comme le relevait un rapport sénatorial en 2021 sur le sujet (consultable ici), le cadre européen est censé permettre un bon fonctionnement du marché intérieur, ainsi qu’une protection des consommateurs. D’où la fierté de Zespri : « Cette autorisation fait partie des trois seules allégations de santé validées par la Commission européenne au cours des cinq dernières années », se félicite-t-elle dans son communiqué, « à l’issue d’un processus d’évaluation rigoureux dans lequel moins d’une demande sur huit obtient l’approbation ».
Le règlement du 30 juillet, publié le lendemain au JOUE (Journal officiel de l’Union européenne), est entré en vigueur le 20 août.