Jus de citron
Notre bon vieux droit est en train de subir une de ces cures de modernité que nos parlementaires affectionnent. Les codes civil, pénal, rural, du travail, du commerce, sont dépouillés de leurs plus vieux textes au prétexte qu’ils sont inutiles. Et au risque de faire disparaître des pans entiers de notre histoire. Abolies les lois sur “la vente à la boule-de-neige” ou la vente des “fruits pendant par la racine“. Supprimés les textes concernant les tromperies sur l’origine des noix, organisant la répression des fraudes sur le guignolet, ou réglementant l’abattage du châtaignier. Comment ne pas s’émouvoir de la disparition de la loi du 16 avril 1935 tendant à l’organisation et à l’assainissement du marché de la viande ? Fallait-il s’acharner sur les lois de 1935, 1936, 1937 et 1939 réglementant la vente par camion-bazard ? Quant à la loi du 27 décembre 1890 sur les rapports des agents des chemins de fer avec les compagnies, est-ce bien le moment de la supprimer ?