Jus de citron
Des caméras partout : c’est le nouveau fantasme de cette précampagne présidentielle qui nous entraîne décidément un peu plus bas chaque semaine. Big Brother avait imaginé un monde parfait où des caméras de surveillance installées à chaque coin de rue, dans les transports en commun, dans les magasins, dans les entreprises, permettraient par leur seule présence de dissuader le citoyen de faire un acte délictueux. Récemment, une troupe de comédiens a imaginé la vie d’une entreprise vue de la machine à café. Cela a donné plusieurs centaines de sketches tous très drôles. Aujourd’hui, on veut donc installer des jurys populaires tirés au sort au sein de toutes les instances délibératives de notre système politique. Ou à défaut de jury, on propose de filmer les séances des conseils municipaux, des institutions locales, et même du Conseil des Ministres. Des caméras, on en a installées il y a une vingtaine d’années dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour retransmettre en direct les questions d’actualité. Depuis, cette séance se transforme régulièrement en pugilat politique. Ah, au fait, la candidate qui veut des caméras partout, refuse que l’on filme les débats internes de son propre parti. Etonnant, non.