Jus de citron
“Je ne considère pas la terre comme un capital, mais comme un outil de travail. Quant elle est usée, on en cherche ailleurs”. Ces propos, tenus dans le cadre d’Europêch’, en ont surpris plus d’un. “Ce doit être cela le développement durable” m’a confié, un brin désabusé, mon voisin après avoir entendu cette singulière profession de foi. Doit-on être surpris, voire choqué par de tels propos ? Leur auteur est-il un pur cynique ? Où bien ne fait-il que dire, qu’assumer une pratique courante que d’autres feignent d’ignorer : on s’implante dans une région, dans un pays, on fait donner à la terre tout ce qu’elle peut et quand elle est épuisée, on part plus loin… C’est la réalité de notre monde. Le reconnaître, n’est pas l’accepter. Mais le moment est certainement venu de prendre le temps de la réflexion pour ne pas aller trop loin. Pour que la devise de l’agriculture du XXIe siècle ne soit pas : “la terre, usez-la et quittez-la”.