Jus de citron
Ça devait arriver : des scientifiques néo-zélandais et japonais ont mis au point un oignon qui ne fait pas pleurer, en retirant du bulbe le gène qui arrache des larmes aux cuisiniers. On entend d’ici les cris de joie des semenciers, des producteurs et des distributeurs qui vont ainsi pouvoir, grâce à cette considérable avancée technologique, relancer la vente de l’oignon. Ce n’est pas certain qu’ils aient raison. Aujourd’hui, l’oignon découpé existe en surgelé et il est de qualité très correcte. Si l’on s’évertue encore à acheter de l’oignon frais, c’est justement pour connaître cette sensation étrange à l’épluchage. Et verser ces grosses larmes, tribut préalable aux réjouissances gastronomiques. Une soupe à l’oignon, une tarte à l’oignon, cela doit se mériter. La cuisine c’est parfois du sang (si l’on se coupe) souvent de la sueur et quelquefois des larmes. Vive l’oignon lacrymal.