Jus de citron
« Il n’y aura plus de chèque à la FNSEA ». Par cette phrase prononcée par Nicolas Sarkozy le 15 septembre, le Président de la République a-t-il mis fin à 50 ans de love story entre la FNSEA et l’Elysée ? Interlocuteur privilégié des présidents de la Ve République, le premier syndicat agricole avait l’habitude d’être chouchouté par les chefs de l’Etat successifs. Même François Mitterrand, après un moment de brouille, veillait à ne pas se mettre à dos la puissante organisation. Mais avec Sarkozy, Président de la rupture, les lignes bougent. Les débuts étaient prometteurs. L’an dernier, le Président s’était rendu en personne au congrès de la FNSEA. Mais le refus de Jean-Michel Lemétayer d’être candidat sur les listes UMP aux élections européennes avait, dit-on, agacé en haut lieu. On ne dit pas non à Nicolas. Mardi dernier, Bruno Le Maire a été chahuté à l’occasion de sa visite au Space. Rien de bien grave, ni de bien nouveau pour un ministre de l’Agriculture. Pas sous Sarkozy. Sa réplique n’a pas tardé. Le soir même, il épinglait le syndicat devant les députés UMP. La réaction de la FNSEA a été rapide : elle annonce une grande mobilisation nationale pour le 16 octobre. Le début d’un bras de fer ?