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Irrigation : « Le goutte à goutte enterré en maraîchage de plein champ est faisable »

Face aux restrictions d'eau récurrentes en région Pays de la Loire, le comité départemental de développement légumier (Maine-et-Loire) a évalué pendant trois ans une irrigation en goutte à goutte enterré sur une culture de céleri-rave. Maëlle Depriester, conseillère maraîchage au CDDL, détaille les enseignements de l'essai.

maraîchage - pose de goutte-à-goutte enterré
L’essai sur trois ans montre que le goutte à goutte permet aussi d’apporter l’engrais par fertirrigation et d'économiser 20 à 30 % d’irrigation.
© V. Bargain

« En Pays de la Loire, les maraîchers sont souvent confrontés à des restrictions d’eau. Le goutte à goutte permet le maintien de l’irrigation sur ces périodes. La difficulté est que les cultures de plein champ sont en général binées, ce qui complique l’utilisation du goutte à goutte de surface. De 2022 à 2024, un essai de goutte à goutte enterré suivi par le CDDL [comité départemental de développement légumier] a été mené chez un producteur de céleri-rave. En 2022, les gaines ont été déroulées au sol sur une parcelle de 1 500 m2. Les céleris ont bien poussé malgré la canicule, mais le désherbage a dû se faire à la main. En 2023 et 2024, l’essai s’est fait sur 6 000 m2. Les gaines ont été enterrées grâce à une machine de la société AMDS. L’objectif était de les enterrer à sept centimètres.

En 2023, les gaines ont été enterrées le jour de la plantation, ce qui a un peu perturbé les plants. Nous avons testé une gaine par rang et deux gaines pour trois rangs. Dans la modalité deux gaines pour 3 rangs, la gaine étant positionnée au milieu des deux rangs, le rang du milieu a plus profité de l’irrigation, ce qui a entraîné une hétérogénéité de la récolte. Malgré tout, la récolte a été assurée, avec 20 % d’économie d’eau. En 2024, le goutte à goutte a été enterré quinze jours après plantation, quand les plants étaient enracinés. Le producteur a choisi de ne tester qu’une gaine par rang. Il y a eu beaucoup de pluie en mai, en post-plantation, et des pluies régulières pendant tout le cycle. Il y a donc eu peu de stress hydrique. La récolte a été homogène. L’apport en goutte à goutte a été de 0,23 m3/m2, contre 0,24 m3/m2 en aspersion.

Une filtration performante est nécessaire

L’essai sur trois ans montre toutefois que le goutte à goutte enterré est faisable, avec 20 à 30 % d’économie d’irrigation. Il permet aussi d’apporter l’engrais par fertirrigation tout au long de la culture. Son retrait quinze jours avant récolte est facile sur sol frais. La pose d’une gaine par rang sécurise la culture, mais il est sans doute possible de n’avoir que deux gaines pour trois rangs, en décalant les gaines sur le côté pour que le rang du milieu ne profite pas plus que les autres. Comme l’irrigation se fait à très basse pression, une petite pompe suffit. Une filtration performante est par contre nécessaire. Le goutte à goutte enterré peut aussi être utilisé en culture buttée, comme en poireau ou pomme de terre, en enterrant les gaines plus profond. »

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