Aller au contenu principal

Inondations et pluies dans le Nord de la France : quel impact pour la pomme de terre ?

L’UNPT, le syndicat des producteurs de pomme de terre, fait le point pour FLD. Avancée des arrachages, pression en conservation, mais surtout la même situation en Hollande, bousculant les prix sur le marché européen.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, il restait encore 10 % des surfaces de pomme de terre à arracher. Photo d'archives Réussir.
© V. Marmuse / CAIA - Réussir SA

Le Nord de la France, après avoir subi le passage de la tempête Ciraran, fait face depuis une semaine à des inondations et des pluies diluviennes. Est-ce que la pomme de terre, dont la culture en France se concentre sur ces bassins, sera fortement impactée ?

Contacté par FLD ce lundi 13 novembre, l’UNPT, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, précise que la situation est variable selon les bassins de production. Sur l’ensemble du territoire français, 95 % des arrachages de pommes de terre pour la conservation avaient été réalisés.

Lire aussi : Inondations et tempêtes : Emmanuel Macron annonce un « fonds exceptionnel » pour aider les agriculteurs

 

Dans les Flandres intérieures, plus de 200 mm d’eau en cumul

  • En Picardie, les arrachages sont quasi fini, à 98-99 %. Les pluies sont toujours très présentes ce qui peut être préoccupant pour les parcelles restantes.
  • C’est surtout la situation dans le Nord-Pas-de-Calais qui inquiète, en particulier dans les Flandres. Il reste encore 10 % des cultures à arracher. Dans les Flandres intérieures, le cumul des pluies dépasse les 200 mm. Certains producteurs avec des grosses surfaces sont dans l’impossibilité d’arracher. Pour les variétés tardives pour l’industrie encore en terre (Markies), les pluies ont fait s’affaisser les buttes, et les pommes de terre verdissent.
  • En Champagne et en Beauce (pommes de terre pour le frais), les arrachages sont terminés et la question ne se pose donc pas. « A voir si les semis de blé seront problématiques et auront donc un impact sur les assolements de printemps avec peut-être plus de betterave ou de pomme de terre. Mais il est bien trop tôt pour le dire », précise l’UNPT.

Autre sujet d’inquiétude : la conservation des lots qui peut parfois poser des questions. L’UNPT « recommande aux producteurs de surveiller très finement les lots pour éviter qu’un tubercule moisisse ». La filière fait aussi face à une pression mildiou accrue, rendant encore plus prégnante cette question de qualité.

 

La Hollande aussi sous l’eau, impactant les marchés européens

L’UNPT précise aussi que la situation aux Pays-Bas et dans une partie de la Belgique n’est pas non plus au beau fixe. « En Hollande, les producteurs sont aussi sous l’eau et ne peuvent plus arracher. Si 10 % de leurs pommes de terre sont encore en terre, cela aura mécaniquement des conséquences sur le marché européen. La récolte qui devait être moyenne devient très moyenne. Les industriels ne s’y trompent pas et devancent les problèmes en Hollande et d’une partie de la Belgique : les prix sur le marché libre pour l’industrie de la semaine dernière ont atteint 150 à 160 €/tonne alors qu’il y a 2-3 semaines nous n’étions qu’à 100 €/tonne ! [cotation Belgapom au 10 novembre]. »

Cette situation pourrait donc déboucher sur des difficultés potentielles d’approvisionnement. En France, la récolte est annoncée moyenne avec des problèmes potentiels de qualité (pression mildiou). La campagne a commencé doucement mais si la situation se rétablie en termes de prix (avec +50 €/tonne en trois semaines), « on pourrait être à l’équilibre pour les producteurs. Mais il n’y aura pas une pomme de terre française en trop pour alimenter les marchés français et européen », conclut l’UNPT.

Les plus lus

Des employés s'affairent à la récolte de salades dans une parcelle du Gaec Stéphan. A droite, Christian Stéphan, l'un des trois associés du Gaec Stéphan.
Maraîchage en Bretagne : « Comment j’ai réussi à fidéliser ma main-d’œuvre »

Christian Stéphan, producteur de salades, chou-fleur, et d’oignons avec son frère en Bretagne a réussi à recruter et…

<em class="placeholder">mildiou melon</em>
Melon : trois solutions alternatives contre le mildiou

Le mildiou est un problème croissant et récurrent en melon dans tous les bassins de production. Trois produits alternatifs et…

<em class="placeholder">Benoît de Flaujac dans la végétation de sa plantation d&#039;asperges de l&#039;année sous serre photovoltaïque. </em>
Serre photovoltaïque pour la vente directe : « J'ai privilégié la luminosité et l’aération »
Pour développer des cultures diversifiées destinées à la vente directe, la SCEA de Flaujac a fait le choix d’une serre…
<em class="placeholder">Les dégâts en production sont restreints aux fruits et se caractérisent par de fortes décolorations et des déformations les rendant non commercialisables.</em>
Tomate : vigilance sur le virus ToBRFV

Dans un rapport, l’Anses recommande la vigilance vis-à-vis d’un virus de la tomate récemment apparu, le Tomato fruit blotch…

Frédéric Marchesin, producteur de tomates Label Rouge pour les Paysans de Rougeline montrant une tomate dans sa serre.
Tomate : « Le Label Rouge, des surcoûts significatifs pour garantir des tomates hautement qualitatives »

Montée en puissance des volumes de tomate Label Rouge pour cette deuxième année sous label. L’AIFLG, ODG du Label Rouge, et le…

pucerons sur un fraisier en fleurs
Parsada : sur quelles « menaces majeures » va plancher le nouveau plan d'actions pour la filière fruits et légumes ?

Cinq nouveaux plans d’actions ont été validés pour les filières grandes cultures, semences et plants, fruits et légumes frais…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes