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Huile d’olive bio en Lubéron : qu’est-ce qui fait le succès de La Bastide du Laval ?

Pas moins de 14 médailles obtenues en 2025, dont 4 obtenues lors du concours général agricole de Paris : c’est le palmarès de la Bastide du Laval, producteur d’huile d’olive bio, situé à Cadenet dans le Sud Lubéron (Vaucluse), une exploitation récente qui s’est focalisée d’emblée sur l’excellence.

En variétés d’olives, La Bastide du Laval cultive à 80 % l’Aglandau (ou Verdale de Carpentras). Le reste du verger est planté en variétés Salonenque, Picholine, Bouteillan et Cayon.
© La Bastide du Laval

Le Domaine La Bastide du Laval, spécialiste de l’huile d’olive bio d’excellence, est né en 1998. Après avoir vécu une quinzaine d’années aux États-Unis, Carine et Roland Coupat, issus de familles de vignerons et d’agriculteurs décident de revenir en France pour renouer avec leurs racines agricoles. Ils tombent sous le charme d’un domaine viticole dans le Vaucluse, à Cadenet, dans le Sud Luberon, qu’ils rebaptisent Bastide du Laval, en hommage au ruisseau qui traverse la propriété. Les vignes sont arrachées* : Carine et Roland Coupat souhaitent planter des oliviers et produire de l’huile d’olive bio. Ils plantent 4 000 oliviers en agriculture biologique. La quête d’excellence est au cœur du projet. La spécificité du domaine repose sur une maîtrise complète de la production, du verger au moulin. Chaque olive est récoltée à son point de maturité optimal, immédiatement pressée afin de garantir une huile d’une fraîcheur incomparable. Grâce à un procédé d’extraction de pointe, chaque huile produite exprime avec authenticité les richesses du terroir provençal. L’exploitation familiale sera reprise en 2020 par leur fils Léo avec la même quête d’excellence. 

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Des variétés d’olives locales

A chaque campagne, la Bastide met en œuvre en moyenne 500 tonnes d’olives. Celles récoltées sur ses 4 000 oliviers conduits en bio auxquels s’ajoutent des apports extérieurs en conventionnel issus de producteurs locaux. Côté variétés d’olives, La Bastide du Laval cultive à 80 % l’Aglandau (ou Verdale de Carpentras). Le reste du verger est planté en variétés Salonenque, Picholine, Bouteillan et Cayon

L’exploitation souffre peu de la fameuse mouche de l’olive (Bactrocera oleae): « Jusqu’à présent, les pulvérisations régulières d’argile blanche sur les fruits fonctionnent plutôt bien », précise Julie Poullier, responsable de communication de La Bastide du Laval. 

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Une production sous AOP Huile d’Olive de Provence

Toutes les olives sont transformées sur place, pressage à froid, filtration, stockage et embouteillage. Grâce à ce travail, la bastide peut proposer 12 références d’huiles d’olive, dont 3 en bio, proposées dans des bouteilles qui reprennent les codes du segment premium. « Pour le moment, nous commercialisons essentiellement sous AOP Huile d’Olive de Provence, ce qui reste assez imprécis », estime Julie Poullier, selon laquelle « une AOP du Luberon serait bien plus valorisante pour nous d’autant que nous récoltons 80 % de variété Aglandau, typique de notre terroir ». Mais à ce jour, aucun projet concret n’est vraiment sur la table. 

 

Vente directe auprès des plus de 30 000 visiteurs annuels du moulin 

Les produits de la Bastide ne sont pas distribués en grande surface. Un des grands succès des ventes réside dans l’oléotourisme. « Nos ventes s’effectuent pour moitié en direct sur l’exploitation, grâce à nos 30 000 visiteurs annuels, lesquels viennent découvrir l’activité du moulin. A la Bastide du Laval, tout est fait pour faire vivre le lieu toute l’année et pas seulement en période de récolte ». Les expériences proposées sont nombreuses : visites du moulin, formations à la culture de l’olivier, ateliers de dégustation, cours de cuisine autour de l’huile d’olive…

Le reste de la production est commercialisé via le site internet de l’exploitation, la restauration gastronomique et quelques épiceries fines. L’export compte également pour environ 5 % des volumes produits. « Nous avons des partenaires en Allemagne, Belgique, Japon, Corée… Et nous sommes en discussion prometteuses avec des Brésiliens », précise Julie Poullier.

 

Valorisation des coproduits

En 2024, l’entreprise a investi dans nouveau bâtiment pour augmenter ses capacités de stockage, ainsi que dans une unité de seconde extraction. « Cette dernière acquisition nous permet d’extraire à chaud les 2 % d’huile restant dans la pâte d’olive qui nous reste après le pressage. Cette démarche entre dans le cadre de notre objectif de 100 % de revalorisation de no co-produits ». Ainsi l’huile de pressage à chaud récupérée est mélangée à 50/50 avec de l’huile de pression à froid et vendue comme « huile de cuisine », moins chère, « mais tout aussi aromatique pour la cuisson ».

La pulpe qui reste encore part en engrais, pour l’alimentation animale ou encore la méthanisation. Les noyaux, eux, servent de combustible pour les chaudières à biomasse.

En 2025, la Bastide du Laval va continuer de monter en capacité grâce à ses nouvelles installations, chercher de nouveau débouchés à l’export et communiquer sur ses visites pour séduire encore davantage de touristes et autres clients potentiels.
 

* Quelques années plus tard, plusieurs hectares de vignes ont été replantées pour créer les vins Le Grand Cèdre IGP Vaucluse.

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