Pommes : comment Thomas Le Prince s’organise face à l'augmentation du prix de l’énergie ?
L’entreprise Thomas Le Prince, producteur et transformateur de pommes et de poires à Vallières en Haute Savoie, a récemment convié les élus pour faire le point de la situation particulièrement difficile du marché de la pomme.
L’explosion des coûts de l’énergie fait partie des multiples difficultés rencontrées par les producteurs en ce début d’année. L’entreprise Thomas Le Prince peut en témoigner.
Tout faire pour baisser la facture d’énergie
Pour minimiser autant que faire se peut l’impact de l’augmentation de l’énergie, la société a dû gérer au plus près l’usage de ses équipements, dans une philosophie « tout ou rien » comme le détaille Marc Le Prince, Pdg de l’entreprise : « Nous avons revu l’organisation de notre atelier qui soit est occupé à 100% par les équipes, soit à l’arrêt. Pareillement, nous optimisons le stockage sous froid sur le même modèle. Par ailleurs nous avons mis fin au chauffage par pellets de bois au profit de la récupération de chaleur des groupes froid. Cela demande beaucoup d’organisation. Et pour 2023, nous ne voyons pas où nous allons pouvoir gratter plus ».
Un plateau de pommes solidaires
Face aux difficultés rencontrées dans leur filière, les producteurs de Pommes et Poires des Savoie lancent le 1er février une démarche solidaire : un plateau de deux kilos de fruits de Savoie vendu 4,95 € avec un prix d’achat départ de 2,60 € garanti pour le producteur. Un lien QR code permet au consommateur de découvrir la décomposition des coûts sur le colis.
L’idée est d’allier pouvoir d’achat du consommateur et juste rémunération du producteur. Cette démarche regroupe pour l'instant trois producteurs - Thomas Le Prince, Les Vergers Tissot et Les Vergers de Chateauneuf - et reste ouverte aux autres producteurs de Savoie
Début 2022, l’entreprise avait entrepris la pose de panneaux photovoltaïques lui fournissant 250 kw. Cela a permis de générer des économies, mais face à une facture estimée à 180 000 euros en 2023, elles demeurent modestes. Et cet aménagement révèle un piège : « Les aides se déclenchent lorsque la dépense d’énergie dépasse 3% du chiffre d’affaires. Avec, le photovoltaïque, nous sommes en dessous de cette limite. C’est une situation paradoxale, mais nous ne regrettons pas cet investissement » note Marc Le Prince.
Transformation : quand le verre vient à manquer
L’activité de transformation de Tomas Le Prince est impactée, quant à elle, par la faible disponibilité en verre : « Depuis le début 2023, un seul camion est venu nous approvisionner contre cinq à six habituellement » souligne Marc Le Prince. L’entreprise a développé une offre en Bib de trois litres : ceux-ci sont confectionnés en carton, matériau pour lequel la pression est moindre.
