Aller au contenu principal

Francisation de fruits : un grossiste de Dordogne condamné

Nouvelle condamnation pour francisation de fruits. Le gérant de l’entreprise périgourdine Fruits rouges du Périgord, désormais en liquidation judiciaire, a écopé, le 30 juin, d’un an de prison avec sursis en plus d’une amende conséquente pour avoir francisé plus de 400 tonnes de fruits entre 2020 et 2021. Une enquête avait été ouverte suite à une émission de télévision en caméra cachée. 

Des kiwis, petits fruits rouges et des châtaignes barrées d'un drapeau français.
La fraude portait ce coup-ci sur des petits fruits rouges mais aussi des kiwis et des châtaignes.
© Claire Tillier, Daniel Mathieu, et Pete Linforth de Pixabay

50 000 euros d’amende et un an de prison avec sursis : c’est la condamnation rendue le 30 juin 2025 par le tribunal correctionnel de Bergerac à l’encontre de Fruits rouges du Périgord, grossiste en fruits basé à Capdrot, en Dordogne pour francisation* de fruits.

Lire aussi : Lutte contre la francisation : encore 10 000 contrôles de la DGGCRF prévus cette année

C’est suite à une émission de télévision (Zone Interdite diffusée sur M6 en juillet 2022) que le gérant de l’entreprise Fruits rouges du Périgord a pu être confondu. Au cours de cette émission consacrée aux « arnaques de l’été », une journaliste s’était infiltrée dans les locaux de cette entreprise périgourdine de fruits. Elle avait pu y filmer des employés transférant des fruits en provenance du Portugal notamment, dans des nouvelles barquettes et y apposer une étiquette « Origine France ».

Lire aussi : Asperge : « Cette année, les suspicions de francisation ont été récurrentes tout au long de la campagne »

Des petits fruits rouges mais aussi des châtaignes et des kiwis francisés

Des images qui ont alerté les services de la répression des fraudes (DGCCRF) dont l’enquête diligentée en 2023 a permis de déduire, qu’entre 2020 et 2021, ce grossiste avait francisé plus de 400 tonnes de fruits (412 tonnes exactement) : des petits fruits rouges tels que framboises, myrtilles, groseilles, mûres et cassis, mais aussi des châtaignes et des kiwis.

Lire aussi : Lutte contre la francisation : un kiwi produit en France peut être identifié à 99 %

Ces fruits provenaient de la Péninsule ibérique, du Maroc, mais aussi des Pays-Bas et « plus marginalement du Guatemala », précise un communiqué de la DGCCRF. Des fruits étrangers donc, vendus comme étant français à destination de la grande distribution. 

Lire aussi : Lutte contre la francisation : encore 10 000 contrôles de la DGGCRF prévus cette année

Un procès-verbal d’infraction pénale pour tromperie avait été dressé à l’encontre de l’entreprise. Le parquet de Bergerac (Dordogne) avait ensuite engagé des poursuites pénales. L’interprofession des fruits et légumes frais Interfel ainsi que la Coordination rurale s’étaient portées parties civiles. Elles ont obtenu respectivement 1 000 et 5 000 euros de dédommagement. 

Lire aussi : La francisation des fruits et légumes, un poison pour la filière

En octobre 2021, sur notre site Internet, nous parlions des ambitions de cette entreprise « familiale » du Périgord qui venait de lancer sa propre marque en petits fruits rouges…Depuis cette affaire, Fruits rouges du Périgord, qui a sans doute ainsi mal agi en espérant un avenir meilleur, a été mise en liquidation judiciaire en août 2023 et est définitivement fermée.

Pour rappel, l’été dernier, c’était un grossiste du Loir-et-Cher qui avait été condamnée à 120 000 € d’amende pour avoir francisé 4 500 tonnes de fraises, 278 tonnes de framboises et 194 tonnes de myrtilles. 

 

L’Union des grossistes fruits et légumes alerte contre un éventuel amalgame

L’UNCGFL (Union nationale du commerce de gros en fruits et légumes) a réagi le 3 juillet à cette condamnation et à la manière dont l’affaire a été suivie par les différents médias. Craignant que des tels agissement frauduleux ne discréditent toute une profession, l’union des grossistes fruits et légumes rappelle dans un communiqué que cette « grave infraction qui va à l’encontre des valeurs » que les grossistes défendent.

Elle rappelle aussi que « les grossistes jouent un rôle clé dans la chaîne alimentaire » et « assurent chaque jour l’approvisionnement de milliers de professionnels — commerces de proximité, marchés, cantines, hôpitaux, restaurants, etc. — en fruits et légumes frais, sains et de saison ».

* Pratique commerciale trompeuse qui consiste à présenter comme français des produits qui ne le sont pas.

Les plus lus

<em class="placeholder">Un bus déposant des saisonniers agricoles dans un verger de pommiers, en région Nouvelle-Aquitaine. </em>
La Pomme du Limousin développe des dispositifs pour recruter des cueilleurs locaux en Haute-Vienne et Corrèze
Avec ses « Points pommes », ses tournées quotidiennes de bus ou encore l’aide d’Action logement, la Pomme du Limousin s…
<em class="placeholder">Tests sur pommier au CTIFL</em>
Tavelure de la pomme : le biocontrôle n'est pas encore assez efficace 
Des alternatives à la référence cuivre-soufre sont testées en station pour lutter contre la tavelure du pommier. Pour l'instant,…
<em class="placeholder">Un verger de pommiers avec certains pommiers recouverts d&#039;argile, pour les protéger des pucerons. </em>
Pomme : trois stratégies de lutte automnale contre le puceron cendré

Il est possible de s’attaquer au puceron cendré dès l’automne, par défoliation précoce ou barrières physiques, deux méthodes…

Gironde : les filières asperges et fruits rouges réunies dans un seul salon

L’International asparagus days (IAD), dédié à l’asperge, et l’International berries days (IBD), consacré aux petits fruits…

<em class="placeholder">Un noyer dans un verger de noyers à Molières (Dordogne). </em>
Noix en Isère et Dordogne : face au carpocapse et à la mouche du brou, des essais de lutte alternative
Les groupes Dephy Noix de Grenoble et Noix du Sud-Ouest ont synthétisé leurs essais de lutte alternative contre le carpocapse et…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes