Fiche : l’anthonome du pommier
Ravageur secondaire en verger de pommier, l’anthonome du pommier pose de plus en plus de problèmes dans la moitié nord de la France, notamment en agriculture biologique.
Ravageur secondaire en verger de pommier, l’anthonome du pommier pose de plus en plus de problèmes dans la moitié nord de la France, notamment en agriculture biologique.
L’anthonome du pommier, Anthonomus pomorum a de nouveau frappé les vergers au nord de la Loire en 2017. Les larves de ce charançon causent des dégâts en verger de pommier en consommant les boutons floraux de l’intérieur. Les adultes en diapause de juillet à février reprennent leur activité dès lors que la somme des températures moyennes journalières supérieures à 0 °C enregistrées depuis le 1er janvier atteint 161 degrés-jour. Après dix à quinze jours d’activité, pendant lesquels ils se nourrissent en piquant les bourgeons, ils s’accouplent. Les femelles pondent un œuf par bourgeon au stade B-C. Chaque femelle pond en moyenne jusqu’à 25 œufs pendant quatre à cinq semaines. Après une période d’incubation de quatre à douze jours, les larves blanches jaunâtres à la tête noire émergent des œufs et se développent à l’intérieur des bourgeons pendant trois à quatre semaines, puis se nymphosent. La fleur ne se développe pas, elle reste fermée, et prend sa forme de « clou de girofle ». Les adultes émergent au bout de sept à dix jours, souvent au stade H, ils se nourrissent sur les jeunes pousses de pommier pendant trois à quatre jours avant d’entrer en diapause sous des litières de feuilles sèches ou l’écorce rugueuse des branches et des troncs.
Source : fiches à retrouver sur les sites du Grab et de la Fredon Nord-Pas-de-Calais.
Moyens de protection
Lutte biologique par conservation
L’anthonome peut être parasité naturellement par deux hyménoptères (famille des guêpes), Centistes delusorius et Scambus pomorum. Le taux de parasitisme varie entre 15 et 30 %. La prédation des larves par les moineaux, pinsons, mésanges et chardonnerets peut atteindre 57 %. La mésange est le meilleur prédateur. Araignées, punaise Anthocoris et champignon type Beauveria sont aussi des antagonistes. Haies et bandes fleuries peuvent favoriser ces animaux en leur offrant des ressources complémentaires et des gîtes.
Prophylaxie
L’anthonomage consiste à frapper tous les arbres pour récupérer les anthonomes sur des bâches. Les anthonomes se déplacent peu, maximum 19 m. Un tiers des adultes reste sur le premier arbre atteint, souvent en bordure. L’application d’argile kaolinite ou d’hydroxyde de calcium en badigeon a un effet de barrière physique. Mais leur efficacité est très variable ou limitée.
Lutte chimique
L’intervention chimique s’effectue au stade B-C dès le dépassement du seuil de 30 adultes pour 100 frappages. Le frappage consiste à frapper une branche trois à cinq fois avec une matraque en caoutchouc et une bassine dessous pour récupérer les anthonomes aux heures les plus chaudes. Deux branches par arbre doivent être frappées sur 50 arbres. Il est à débuter dès fin janvier lors d’hiver doux. Trois molécules sont utilisables en agriculture conventionnelle dont deux avec la mention abeille. Aucun produit n’est disponible actuellement en agriculture biologique, mode de production où il fait le plus de dégâts.
A savoir
En cas de faible pression ou de floraison abondante, l’anthonome opère un éclaircissage naturel.
Un choix de variétés avec des floraisons étalées le favorise.
Les variétés à écorce rugueuse facilitent leur recherche d’abris pour leur diapause.
Les printemps froids ralentissent le développement des bourgeons ce qui est favorable à l’étalement de la ponte des femelles
Un sol nu sur le rang est défavorable au développement des parasitoïdes mais aussi des anthonomes.