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Empreinte environnementale des fruits et légumes frais : Freshfel ouvre une première consultation publique de son outil en construction

Du 2 au 30 avril, la filière européenne des fruits et légumes, les experts de l’ACV et toute autre personne intéressée sont invités à donner leur avis sur l’outil en construction par Freshfel, Wageningen Economic Research, le Centre néerlandais des fruits et légumes frais et leurs partenaires. Il s’agit d’anticiper les futures exigences de la Commission européenne en matière d’affichage environnemental et surtout de répondre à une attente croissante à ce sujet des consommateurs et de la société civile. Quelques éléments de méthodologie concernant cet outil FreshProduce-PEFCR sont présentés en fin d'article.

Quelle est l’empreinte environnementale des différents fruits et légumes que l’on consomme en Europe ? Freshfel Europe et ses membres* ont lancé il y a un peu plus d’un an une initiative afin d’élaborer une méthodologie, une base de données et un outil qui fasse consensus auprès de la filière, des parties prenantes et des consommateurs, et qui soit adapté aux réalités du secteur des fruits et légumes frais.

C’est le secrétariat technique du FreshProducePEFCR* qui est en charge de développer des règles techniques pour le calcul de l'empreinte environnementale des fruits et légumes dans le cadre de l'Environmental Footprint Initiative de Freshfel. Ce dernier souhaite aujourd’hui que les représentants du secteur fruits et légumes lui fassent part de leurs commentaires sur la première version du document PEFCR. Cette consultation publique, qui a ouvert le 2 avril, se poursuivra jusqu’au 30 avril.

*Le Secrétariat technique FreshProducePEFCR se compose de : Freshfel Europe (à la présidence), Wageningen Economic Research et le Centre néerlandais des fruits et légumes frais (GroentenFruit Huis), avec Greenyard, Dole, Blonk Sustainability et PRé Sustainability.

* Les membres de Freshfel Europe participant à l'initiative Freshfel Environmental Footprint sont : Ailimpo, ANPP, Apeel Sciences, Assomela, Bama Gruppen, Bayer AG, BVEO, COLEAD, Dole, Greenyard, Fresh Produce Centre, IG International, Interfel et VBT. Freshfel Europe agit en tant que représentant du secteur au sein de l'initiative, avec le soutien et la coopération de l'Association européenne des graines germées (ESSA) et de Growing Media Europe.

Documents et consultation publique à retrouver sur le site web de Freshfel ou bien directement sur ce lien (documents et modèles de collecte de commentaires en format Excel). Pour soumettre ses commentaires : les enregistrer dans le modèle Excel avec son nom et envoyer avant le lundi 30 avril 17h CEST à FreshProducePEFCR@wur.nl

« Nous encourageons tout particulièrement les experts sectoriels et les experts en ACV [analyse du cycle de vie] possédant une solide expertise dans le secteur des fruits et légumes à nous faire part de leurs commentaires », ont appelé les parties prenantes au projet lors du webinaire de présentation en avant-première, “FreshProducePEFCR : Calculer l'empreinte environnementale des fruits et légumes frais”, le 26 mars.

Une deuxième consultation publique sera faite fin 2024-début 2025.

 

Pourquoi élaborer un tel outil ? Quel est l’objectif ?

À la lumière des exigences de l'UE en matière de responsabilité de l'empreinte environnementale et des demandes croissantes de transparence de la part de la chaîne d'approvisionnement et des consommateurs, le besoin d'une méthodologie normalisée de l'empreinte environnementale pour le secteur des fruits et légumes frais se fait de plus en plus sentir, revendiquent les parties prenantes.

Outre se préparer aux futures exigences réglementaires de l’UE en matière d’affichage environnemental, l'objectif de l'initiative est d'améliorer la durabilité du secteur et de maintenir sa compétitivité. « Le bénéfice sera pour toute la filière, avec un outil commun et accessible à tous », rappelle Philippe Binard, délégué général de Freshfel.

 

L’outil de Freshfel en quelques mots

  • La méthode PEF

Les travaux s'alignent sur la méthodologie de l'empreinte environnementale des produits (PEF) recommandée par l'UE. « C’est la méthode la plus fiable et la plus crédible aujourd’hui, elle est transparente et permet des communications BtB et BtC, explique Gil Kaufman, en charge de la gestion de projet et des analyses de marché à Freshfel. Mais c’est une méthode complexe qui demande une expertise et beaucoup de données, ainsi que l’engagement et l’investissement du secteur. »

La méthode PEF -pour Product Environnemental Footprint ou empreinte environnementale des produits en français- a été développé par la Commission européenne en se basant sur l’ACV (analyse du cycle de vie). On peut la décliner par catégorie de produits, c’est alors une PEFCR  (Product Environnemental Footprint Category Rules). Cette méthode permet des calculs et allégations comparables, vérifiables et reproductibles.

 

  • Les produits représentatifs

Pour calculer l’empreinte environnementale des fruits et des légumes, la méthode a mis au point des “produits représentatifs”. Le produit représentatif est un produit virtuel (c'est-à-dire inexistant) qui reflète la consommation moyenne par sous-catégorie sur le marché européen.

« Les produits représentatifs sont utilisés pour déterminer ce qu'il faut inclure dans le PEFCR en termes de règles de calcul et d'autres exigences pertinentes, mais aussi les catégories d’impact et les étapes de cycle de vie ainsi que les besoins en data et donc de collecte de données », explique Jeroen Weststrate, chercheur au Wageningen Research.

Le produit représentatif Fruits et le produit représentatif Légumes se composent donc des principaux fruits et principaux légumes consommés (consommation moyenne en kilogrammes par habitant et par an sur le marché européen), en prenant en compte les deux-trois origines principales en parts de marché. La pomme de terre n’est pas concernée par le projet.

Voici la composition des produits représentatif Fruits et Légumes :

Produit représentatif Fruit
  • L’unité fonctionnelle : le kilo

L’unité fonctionnelle choisie par le Secrétariat technique est le kilogramme de fruits et légumes consommables (donc en écartant les parties non comestibles) ; les produits préparés sont aussi exclus.

« Le contenu nutritionnel pourrait sans doute mieux refléter la fonction primaire des fruits et des légumes. Mais il n’y a pas à ce jour de consensus scientifique pour comparer nutritionnellement leurs propriétés, explique Jeroen Weststrate. A noter également : le type d’emballage, qui peut affecter la conservation des produits. Mais nous n’avons pas trouvé suffisamment de données ou de méthodes pour intégrer de manière satisfaisante cet aspect dans l'unité fonctionnelle. »

  • Catégories d’impact

Ce sont les 16 que l’on retrouve dans l’ACV :

  1. Acidification
  2. Changement climatique
  3. Ecotoxicité de l’eau douce
  4. Maladie des particules
  5. Eutrophisation marine
  6. Eutrophisation de l’eau douce
  7. Eutrophisation terrestre
  8. Toxicité humaine : cancer
  9. Toxicité humaine non cancéreuse
  10. Rayonnements ionisants
  11. Utilisation des sols
  12. Appauvrissement de la couche d'ozone
  13. Formation photochimique d'ozone
  14. Utilisation des ressources fossiles
  15. Utilisation des ressources minéraux et métaux
  16. Utilisation de l'eau

Lire aussi : Carbone : comment les filières françaises fruits et légumes s’emparent du sujet ? 

 

  • Résultats des études d'impact

Contribution de chaque étape du cycle de vie à la note globale unique :

Catégories d'impact les plus pertinentes :

 

  • Besoins en data

Les chercheurs ont souligné des besoins en données spécifiques à l'entreprise. Celles-ci sont, selon les étapes de la filière :

Acquisition de matières premières, prétraitement et matières premières :

- Matière première

- Milieux de culture

- Construction de serres

- Matériaux

- Produits phytosanitaires

- Engrais

Culture :

- Rendement du produit et du coproduit

- Pertes

- combustion de carburant

- Émissions liées aux engrais, à la protection des plantes, au changement d'affectation des sols, etc.

Distribution :

- Distance et mode de transport

Emballage du consommateur :

- Type de matériau et quantités

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