Dure campagne pour l’abricot
Les abricots français ne se sont pas bien écoulés cette année. Le télescopage avec les variétés espagnoles ont plombé les prix producteurs pour toute la saison.
Les abricots français ne se sont pas bien écoulés cette année. Le télescopage avec les variétés espagnoles ont plombé les prix producteurs pour toute la saison.
Prix inférieurs d’un quart par rapport à la moyenne quinquennale. Chiffre d’affaires national estimé en baisse de 15% par rapport à l’année passée. La filière abricot paye chère la surproduction nationale et européenne. Près de 40% de production en plus par rapport à l’année dernière et +5% par rapport à la moyenne 2012-2016, l’année 2017 a été généreuse bien que précoce. Cette avance du calendrier de production a eu pour conséquence un télescopage avec la récolte espagnole qui est habituellement caractérisée par sa précocité, mais qui présentait en 2017 un retard dans la région de Murcie, selon Agreste.
Rationaliser et clarifier l'offre
Les prix ont chuté pour les abricots précoces français dès le début de campagne. En juin, seul Orangered est parvenu à s’écouler de manière fluide. Au début du mois de juillet le produit est déclaré en crise conjoncturelle pendant six jours. « Ce que l’on voit cette année était prévisible. Personne dans la filière ne peut ignorer les programmes de plantations d’abricotiers mis en œuvre en Espagne en 2013 », témoignait Régis Aubenas, président de la section fruits de la FDSEA de la Drôme pour le Vaucluse agricole. L’offre espagnole est restée très présente jusqu’au 20 juin. Et à des prix défiants toute concurrence. « Cela donne le sentiment de revivre ce qui s’est passé en pêche dans les années 2000 avec une absence de régulation européenne et une offre variétale pléthorique », continue le producteur. Et d’ajouter : « en abricot, une réflexion s’impose car l’offre variétale est désormais peu lisible. Il faut rationaliser, clarifier, différencier. Cela en s’inspirant du travail qualitatif conduit en pêche. »