Aller au contenu principal

Dossier Pêche : la tordeuse n’a pas de préférence

La sensibilité des variétés à la tordeuse orientale semble fonction de la précocité de débourrement, de leur vigueur et de la tardiveté de la maturité.

La tordeuse orientale du pêcher (TOP) provoque des dégâts principalement sur fruits. « Mais les dégâts sur pousse peuvent diminuer la surface foliaire et pénaliser les jeunes vergers », note Laetitia Cuny de Sud-Expé Saint-Gilles (Gard). Si la confusion permet de gérer les pressions moyennes, en cas de forte pression, elle n’est pas toujours suffisante. La sensibilité variétale à ce ravageur a donc été évaluée à Sud-Expé Saint-Gilles en parcelle confusée mais dans un contexte de forte pression. « Après quatre ans d’observation, on peut estimer qu’il n’y a pas d’effets forts de la variété, constate l’expérimentatrice. Au vu des variations inter-années de dégâts sur pousse pour une même variété, leur incidence serait davantage liée à la coïncidence entre pic de présence des TOP et le débourrement de la variété. Notre verger support ne présente pas une grosse vigueur, ce qui peut expliquer la pression plus faible que sur d’autres parcelles. Pour les dégâts sur fruits, plus la variété est tardive, plus elle est exposée longtemps au ravageur ».

Moins de 2 % de fruits piqués en moyenne

Les dégâts sur fruits sont faibles sur les quatre années d’essais, voir nuls pour 2017. Le taux de dégât le plus important est de 12 % de fruits abimés sur la variété Nectarperf* en 2016, variété la plus tardive du dispositif. Et du fait de cette unique observation, sa moyenne de dégâts sur fruits sur les trois années possibles d’observation (une année, les fruits n’ont pu être récoltés) est de 4 %. Western red* arrive en second, aussi en lien avec les taux de dégâts de 2016, année de plus forte pression. Les autres variétés ont présenté moins de 2 % de fruits piqués en moyenne sur les quatre années d’observation. Big Bang®, Coraline®, Onyx® et Royal Majestic®, toutes précoces, n’ont eu aucun fruit piqué sur les quatre années d’observation.

Les stades végétatifs précoces sont plus touchés sur pousses

« Concernant les dégâts sur pousse, la variabilité intra et inter-années est importante, ce qui rend difficile la détermination de la sensibilité d’une variété », avance Laetitia Cuny. En moyenne sur les quatre ans, Cristal®, Maura® et Rosalia® sont les plus sensibles des variétés avec près de 4 % de pousses minées. La différence par rapport aux autres variétés se fait lors de la première génération par laquelle Cristal est beaucoup plus touchée deux années sur quatre. Parmi les moins touchées sur pousse, on trouve Onyx®, Nectardream*, Royal Pride®, Orine® et Zephyr® avec moins de 1,5 % de pousse. « Mais les variations de dégâts inter-années sur une même variété laissent à penser que les dégâts sont moins liés à une sensibilité qu’à une date de débourrement par rapport à la pression TOP ou à la vigueur de la variété », pointe Laetitia Cuny. Les variétés avec un stade végétatif précoce sont plus touchées que celles avec un débourrement tardif. En moyenne sur les quatre années d’observation, Nectarlove*, Onyx® et Royal Majestic® sont peu concernées par les dégâts sur fruits et sur feuilles. « A ce stade de l’évaluation, aucune variété ne peut être considérée comme tolérante à la tordeuse orientale », conclut la spécialiste.

 

Retrouvez tous les articles de notre dossier Pêche :

Une tolérance au thrips difficile à dégager

Les précoces s’exposent à la cloque 

400 nuances de gris 

Des variétés évaluées pour la bio

Les plus lus

<em class="placeholder">De ses propres mots, Jean-Marc Jancovici s’est fait « un peu taquin » face au public qui comptait notamment des maraîchers.</em>
Congrès Légumes de France : « Sans la mondialisation, vous ne pourriez pas faire votre boulot », lance Jean-Marc Jancovici

Invité à animer une conférence lors du congrès Légumes de France, le 5 décembre à Arras, l’expert Jean-Marc Jancovici a…

Maraîchage en région nantaise : l’automne trop doux génère une crise

Comme d’autres régions, le maraîchage nantais connaît une forte crise liée à l’automne trop doux qui a entraîné l’accélération…

<em class="placeholder">Régis Aubenas, producteur de nectarines et abricots dans la Drôme, président de l&#039;association Fruits Plus et élu à la chambre d&#039;agriculture de la Drôme. </em>
Arboriculture dans la Drôme : la reprise des expérimentations de la Sefra s’organise
La liquidation de la station expérimentale fruits Rhône-Alpes (Sefra), en juillet 2025, était « inévitable » selon…
<em class="placeholder">Feuilles de pêcher atteintes par la cloque.</em>
Face à la cloque du pêcher, une stratégie de protection alternative efficace mais contraignante
Dans le cadre de son évaluation variétale pêche-nectarine en bas intrants phytosanitaires, la station SudExpé livre les résultats…
[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation maraîchère est un buggy »

Anthony Thollet, maraîcher à Rontalon dans le Rhône, a acheté un buggy. Il s’en sert tellement souvent qu’il estime qu’il s’…

<em class="placeholder">Un champ de chou-fleur en Bretagne.</em>
Crise sur les légumes d’hiver : « Il faut que toute la filière fasse de la pédagogie sur le vrai prix des légumes »

La météo très douce, qui a accéléré les cycles de production tout en limitant la consommation, entraîne une crise sans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes