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Dossier Dephy arbo : "L'IFT a baissé d'un quart en moyenne dans les réseaux Dephy Ferme arbo"

Interview de Baptiste Labeyrie, CTIFL, expert filière arboriculture à la cellule d’animation nationale Dephy

 

 

 

 

 

Le colloque Dephy arboriculture a eu lieu fin janvier à Montpellier. Pourquoi un tel évènement maintenant ?

Les premiers réseaux Dephy Ferme en arboriculture se sont constitués en 2011, au même moment où ont démarré les premiers projets Dephy Expé. Après plus de sept ans maintenant, nous nous devions de livrer les premiers résultats, d’autant que l’attente des producteurs est forte. Plus de 250 personnes ont participé à ce colloque. L’objectif de ces réseaux, mis en place dans le cadre d’Ecophyto, est de tester des systèmes de culture économes en produits phytosanitaires. Les programmes Expé ont permis de défricher les innovations, les techniques et les systèmes de culture en se permettant de prendre plus de risque. Tandis que les producteurs des réseaux de fermes, accompagnés par leurs ingénieurs réseaux, ont évalué en conditions réelles les performances économiques et agronomiques de ces nouveaux systèmes de cultures. Le lien entre les deux réseaux permet de transférer des techniques des stations chez les producteurs mais aussi d’adapter ces expérimentations aux évolutions des pratiques des producteurs. Aujourd’hui, les premiers programmes Expé sont arrivés à leur terme et de nouveaux ont été mis en place. En 2016, une partie du réseau Dephy Ferme s’est renouvelée. Il était donc temps de faire le point sur les premiers enseignements acquis.

Quels sont les premiers résultats de ces sept années chez les producteurs des fermes Dephy ?

On constate une réduction de l’IFT (Indice de fréquence de traitement) dans les réseaux Dephy Ferme. En moyenne, toutes espèces et régions confondues, l’IFT a baissé d’un quart entre l’état initial (une moyenne des IFT sur trois ans avant l’entrée dans le réseau) et aujourd’hui. Mais les réductions sont plus ou moins fortes selon les espèces. En abricot et clémentine, les réductions ont été de plus de 40 % en arrivant à des IFT entre 5 et 10. En prune, pêche et pomme, les réductions ont plutôt été de l’ordre de 10 % à 15 %. Ces réductions se font toujours en gardant un œil sur les résultats économiques qui doivent assurer la viabilité des entreprises. Des différences de réduction s’observent aussi selon les types de systèmes de cultures. En effet, sur les 83 ateliers engagés en 2012, un quart était en agriculture biologique, le reste en conventionnel. En AB, la totalité des systèmes ont pu diminuer d’un quart leur IFT. En conventionnel, 44 % réduisent d’un quart leur IFT, un tiers a une réduction comprise entre 5 et 15 %. Pour le quart restant, l’IFT n’a pas pu être diminué et a parfois même augmenté. Les trajectoires de réduction d’IFT les plus fortes sont observées chez les producteurs qui sont passés en bio au cours de leur engagement dans les groupes Dephy. Aujourd’hui, les groupes continuent, ils sont maintenant 21 répartis sur 9 espèces fruitières (noix et olive en plus) et regroupent 231 exploitations dont 30 % en bio.

Quelles ont été les thématiques abordées lors du colloque ?

Lorsqu’on cherche à diminuer l’IFT en arboriculture, il y a des thématiques incontournables quelles que soient les espèces. Ces thématiques techniques ont structuré le déroulement du colloque. Il s’agit du choix de variétés tolérantes ou résistantes, de la biodiversité fonctionnelle, sujet très travaillé et prometteur, ainsi que de la gestion de l’enherbement. Thématique particulièrement au cœur de l’actualité avec la suppression prévue du glyphosate. De nombreux producteurs, ingénieurs réseaux et expérimentateurs ont témoigné sur ces thématiques. Certains d’entre eux ont aussi témoigné sur des trajectoires de système de culture « réussies », avec des fortes baisses d’IFT tout en conservant de bons résultats économiques. Ces stratégies et les modifications globales mises en place dans ces systèmes peuvent servir d’exemple.

En moyenne, toutes espèces fruitières et régions confondues, l’IFT a baissé d’un quart entre l’état initial et aujourd’hui.

 

Rédaction Réussir

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