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Dossier Abricot : "la qualité au cœur des préoccupations"

Raphaël Martinez, directeur de l'AOP pêche-nectarine-abricot.
© RFL

Trois questions à Raphaël Martinez, directeur de l’AOP pêche-nectarine-abricot.

La grande distribution, comme les détaillants, constatent une déception de la qualité gustative de l’abricot des consommateurs. Que met en place l’AOP pour faire face à ce constat ?

L’AOP pêche-nectarine-abricot a lancé un plan qualité abricot 2020 dont l’objectif est de construire un cahier des charges à trois ans pour homogénéiser la qualité des abricots français. La qualité est influencée par trois critères : la variété, le mode de conduite et le stade de cueillette. L’objectif est d’aider à mieux déterminer le bon stade de cueillette. Avec les nouvelles variétés colorées, son estimation est en effet de plus en plus compliquée. En partenariat avec le Ctifl, l’Inra et les trois stations d’expérimentation (Sud-Expé, Sefra, Centrex), nous travaillons à la mise au point d’outils pour mesurer la maturité des abricots. A court terme, nous tentons de développer le « wring test » qui consiste à inciser le fruit près du pédoncule. Si les deux oreillons se détachent, c’est la preuve que la cavité pédonculaire est formée et que le fruit est suffisamment mûr pour être cueilli. A moyen terme, nous espérons mettre au point un outil de mesure de la maturité par infrarouge ou imagerie hyperspectrale. Nous avons déposé un programme de recherche pour comparer et mettre au point un outil, à partir de trois équipements que nous avons présélectionnés, en partenariat avec l’Inra, le Ctifl et Sud-Expé. Nous espérons aboutir au calibrage d’un outil d’ici à trois ans.

Dans cette recherche du consommateur de qualité gustative mais aussi de respect environnemental de la production, le label « vergers écoresponsables » est-il une garantie de progrès ?

La charte « vergers écoresponsables » et son système de qualité ont d’abord été mis en place pour que la filière ne subisse plus les exigences dispersées de ses clients mais soit force de propositions. L’objectif est de rééquilibrer le rapport de forces. Le label les « vergers écoresponsables », propriété de l’ANPP, regroupe des exigences proches du cahier des charges Global Gap, et de celui de certains distributeurs. L’ensemble de ces chartes environnementales fait évoluer les pratiques. De plus, la charte « vergers écoresponsables » pour les fruits à noyaux est révisée tous les ans, en cohérence avec celle de la filière pomme-poire, pour y intégrer des évolutions possibles applicables par les agriculteurs. Ce label est donc facteur d’une évolution technique positive. Ce sont aussi et surtout les échanges entre techniciens et producteurs de différentes structures et bassins de production, nécessaires à l’évolution de la charte qui font progresser la filière. La grande distribution contribue aussi à cette dynamique puisqu’elle est associée à nos efforts et nos progrès.

L’apparition du label « zéro résidu de pesticides » fait-elle courir un risque à la charte « vergers écoresponsables » ?

C’est encore un sujet difficile pour notre filière, car il nous fait courir un risque de division. Mais on peut aussi le voir comme un défi en termes de complémentarité entre nos stratégies. Notre filière a la ressource pour trouver une cohérence entre l’offre bio, le « zéro résidu » et les « vergers écoresponsables ». Il était important que la profession propose un label « zéro résidu de pesticides » collectif. Sinon la distribution se serait emparée du sujet et chaque enseigne aurait fait son propre cahier des charges, nous ramenant à subir de nouveaux leurs exigences. Toutes les entreprises offrent du « zéro résidu » mais les volumes sont fluctuants selon les années. La question est de savoir si les démarches de producteurs pour mettre en avant ce segment parviendront à augmenter sa valeur, sans pour autant dévaloriser le reste de la production.

 

Retrouvez tous les articles de notre dossier Abricot :

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Rédaction Réussir

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