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Dossier Abricot : changer son mode de conduite

Conduite en palmette, filets et paillage du rang, Pascal Gailet a choisi d’assurer ses récoltes d’abricot tout en diminuant les temps de travaux.

« Le choix de la palmette pour nos abricotiers, c’est d’abord pour faciliter la manipulation des filets, commence Pascal Gailet, arboriculteur dans les Bouches-du-Rhône à Cabannes. Nous avons tenté ce mode de conduite après une première plantation en 2011 d’arbres en gobelet sous filet ». Producteur aussi de pommes, la mise en place de filets sur les vergers d’abricotier était pour lui une évidence. « Ils protègent de la grêle, mais aussi du vent qui provoque des frottements des branches sur les fruits et donc des épidermes marbrés », explique l’arboriculteur. De plus, l’entreprise familiale était déjà équipée de nacelles pour travailler sur les pommiers, équipement indispensable pour manipuler les filets. Mais le producteur a très vite perçu la difficulté à atteindre les filets, pliés au niveau du faîtage. Une restructuration des gobelets en 2013, en raccourcissant les charpentières sur l’inter-rang pour les rendre moins larges, et en misant sur un élargissement de l’arbre sur le rang, n’a pas été satisfaisante. « Après discussion avec notre conseiller Christophe Mouiren du GRCeta Basse Durance, nous avons décidé de conduire les nouvelles plantations en palmette, continue-t-il. Depuis, nous en avons planté près de 5 ha ». « Les poteaux sont à positionner tous les 8 à 9 m, trois fils de fer sont à installer dessus », rappelle Christophe Mouiren. Les scions plantés à 3,80 m par 2,50 m sont rabattus après plantation avec l’objectif de faire sortir trois à quatre charpentières. « Les plus vigoureuses sont placées à 45° pour occuper toute la surface du palissage tandis que les plus faibles sont gardées au milieu », précise-t-il.

Une récolte dès la deuxième feuille

« L’un des avantages de cette conduite est le retour sur investissement : la première récolte a lieu en deuxième feuille, témoigne Pascal Gailet. Nous avons pu récolter entre 5 et 10 tonnes l’année dernière sur nos premières plantations. Comme la production se fait sur du bois d’un an, les fruits ont été plutôt de petits calibres ». Mais dès la seconde récolte sur vieux bois, ce défaut est corrigé. Un autre verger en palmette suivi par le GRCeta produit en routine 30 t/ha avec des variétés auto-fertiles. En rendement cumulé sur les cinq premières années, il a produit 20 t/ha de plus qu’un verger équivalent en gobelet. « Avec une densité de 1000 à 1200 arbres/ha, pour obtenir ce rendement, il faut laisser 25 kg/arbre, soit environ 375 fruits par arbre », calcule Christophe Mouiren.

Favoriser des repercements sur toute la hauteur de l’arbre

Autre avantage : les temps de taille, d’éclaircissage et de récolte diminuent, même si tout se fait manuellement. « Comme on travaille sur un plan, les fruits sont plus rapides à récolter », mentionne l’arboriculteur. « Tout le challenge de la taille est de maintenir l’éclairement, ajoute le technicien. Pour cela, la largeur de la palmette doit être au grand maximum de 50 cm de part et d’autre du palissage ». Les filets diminuent un peu la luminosité et donc ont tendance à réduire les repercements en bas de l’arbre. La taille après récolte consiste donc à faire sortir les bouquets de mai uniformément sur toute la hauteur de l’arbre. « Pour un équipement en lamier, on avisera dans le futur, mentionne Pascal Gailet. De toute façon avec une taille uniquement mécanique, il y a des problèmes d’ombrage ». Cette conduite n’est pas adaptée à toutes les variétés. Comme le précise Christophe Mouiren, « celles qui ne produisent pas sur bouquet de mai sont plus difficiles à conduire en palmette, comme Farbaly par exemple ».

"L’un des avantages de cette conduite est le retour sur investissement : la première récolte a lieu en deuxième feuille", Pascal Gailet, producteur dans les Bouches-du-Rhône.

Le paillage plastique pour la tranquillité.

« Le choix des bâches tissées sur le rang sur les nouvelles plantations s’est imposé avec le retrait progressif des désherbants », indique Pascal Gailet, arboriculteur dans les Bouches-du-Rhône. Cette technique offre une tranquillité d’esprit au producteur, notamment pour le démarrage des jeunes plantations qui ne seront pas concurrencées par les adventices de façon certaine. Les bâches de 1,65 m ont été posées sur les 4 ha en un jour et demi par 12 personnes, soit 40 heures de pose par hectare. Le coût du matériel est d’environ 2 500 €/ha. « Le problème, ce sont les campagnols, nuance l’arboriculteur. Mais leur avantage est l’économie en eau avec une moindre évaporation ». L’économie en eau se fait aussi via des sondes sol et des dendromètres connectés aux stations météo Agriscope pour piloter au plus juste les rythmes d’irrigation.

 

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