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Dérèglement climatique, matières actives : comment le pruneau français prépare sa transition agroécologique ?

Le Bureau Interprofessionnel du Pruneau a détaillé à FLD ses pistes à court, moyen et long terme pour s’affranchir du dérèglement climatique, des énergies fossiles et des changements réglementaires. On parle notamment Parsada, agrivoltaïsme, ou encore gestion des fours de séchage.

Plus que le dérèglement climatique, l'enjeu de la filière pruneau est la suppression de matières actives. Photo d'archive BIP : récolte de prunes d'Ente.
© BIP

Le pruneau français a commencé sa transition agroécologique, avec des plans à court, moyen et long terme. Mais sur quoi porte sa transition agroécologique ? Le changement climatique ? Si le prunier résiste « pas mal » aux fortes températures, il reste sensible aux excès d’eau et de froid. 

« Je regarde la météo 4 fois par jour », confirme Christophe De Hautefeuille, producteur et président du BIP, l’interprofession du pruneau. Rappelant les incidents de grêle de cette campagne, il évoque surtout la pluie, abondante, depuis le printemps. « On a des arbres qui ont mal réagi, avec de l’asphyxie racinaire, et des maladies, comme en vigne. »

Lire aussi : Pruneau : « Le marché va se rééquilibrer, mais il faudra plusieurs campagnes pour retrouver nos volumes d’avant gel »

 

Tours antigel et agrivoltaïsme

L’adaptation de la filière pruneau au changement climatique passe dans les vergers, avec de la recherche variétale (long terme), et des investissements dans des mécanismes contre le gel et la chaleur à court terme. 

« C’est-à-dire des tours antigel, mais elles demandent beaucoup d’investissement. On regarde aussi l’agrivoltaïsme car des études montreraient un éventuel potentiel contre la grêle, le gel et les coups de chaleur », détaille Gaëtan Vergnes, secrétaire général du BIP (Bureau interprofessionnel du Pruneau).

A relire : Agrivoltaïsme : quels avantages et inconvénients pour les cultures de fruits et légumes ?

 

L’enjeu des matières actives

« Oui nous sommes aussi touchés par le dérèglement climatique, mais nos problématiques sont surtout au niveau de la suppressions de matières actives, y compris en agriculture biologique », souligne Christophe De Hautefeuille, qui produit aussi en bio

Gaëtan Vergnes confirme : la protection des cultures est au cœur des enjeux de transition agroécologique pour le pruneau. « Il faut des solutions économiquement viables avant d’enlever les molécules ! ». « Et que les prix suivent derrière », ajoute Christophe De Hautefeuille.

Il faut des solutions économiquement viables avant toute suppression de matière active, et que les prix du pruneau suivent pour compenser les investissements et le manque à gagner, réclame la filière

 

Deux projets déposés dans le cadre du Parsada

C’est pourquoi le BIP s’investit dans le Parsada (Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures). Il a ainsi intégré la Task Force Fruits et Légumes du Parsada piloté par Interfel (interprofession des fruits et légumes frais) et l’Anifelt (interprofession des fruits et légumes transformés, à laquelle adhère le BIP).

« Nous avons déposé deux projets dans le cadre du Parsadadétaille Gaëtan Vergnes. Un qui concerne les lépidoptères en particulier les chenilles foreuses. Un deuxième qui concerne la punaise diabolique -qui s’attaque aux noisetiers et nous craignons un risque de transfert sur prunier du fait de la proximité. Ces projets sont en cours de validation. Nous devrions avoir des retours dans quelques semaines pour le premier, et on espère avant la fin de l’année pour le deuxième. Mais ils ont été plutôt bien reçus par nos collègues des interprofessions et par les experts scientifiques du ministère. »

Lire aussi : Pruneau : pourquoi les jeunes n’en consomment pas (et c’est bien dommage)

 

Energie : le pruneau doit réinventer son séchage

Autre sujet de transition agroécologique, et non des moindres : le sujet du séchage. Aujourd’hui, les prunes d’Ente sont séchées après récolte dans un tunnel de séchage, un four qui fonctionne au gaz dans 99 % des cas. Le gaz est une énergie fossile émettrice de gaz à effet de serre. Le BIP s’est saisi du sujet avec un plan d’actions à court, moyen et long terme.

Lire l'article dédié : Energie : le pruneau doit réinventer son séchage

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