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Congrès de la FNPF : les arboriculteurs n'ont pas été convaincus par les réponses des ministres

Les arboriculteurs et professionnels du 77e congrès national de la Fédération nationale des producteurs de fruits, ont accueilli deux ministres à Perpignan, Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher. Sans toutefois obtenir de réponses à leurs questions, ni d’avancées à leurs préoccupations.

On aura beaucoup parlé de manque d’eau, de main-d’œuvre, de moyens de protection... et d’annonces concrètes, lors du congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). Mais ce 77e congrès, qui s'est tenu à Perpignan les 15 et 16 février, n’aura pas manqué de ministres. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à ce ministère, avaient fait le déplacement. « Peut-être une manière de compenser une absence ministérielle de plus dix ans ? », a souligné Françoise Roch, présidente de la FNPF. Mais leur présence était surtout destinée à témoigner de la volonté gouvernementale d’apaiser des tensions encore très présentes et prêtes à se raviver.  

L’agriculture retenue comme « métier en tension »

Les représentants du gouvernement, en répondant à neuf questions de congressistes, ont montré leur connaissance des dossiers, sans pour autant remporter d’adhésion à leurs réponses. Celles-ci ont été a minima peu convaincantes, comme celle « de la simplification des curages des retenues d’eau », en guise d’un soutien attendu à la création de nouvelles structures dans un département, les Pyrénées-Orientales, qui subit une sécheresse alarmante.

La réponse ministérielle concernant le plan national pollinisateurs a été un aveu d’impuissance. « Le plan pollinisateurs a été fait en contrepartie du sujet néonicotinoïdes », a convenu Marc Fesneau, avant de proposer de « travailler sur la simplification des règles afin, d’éviter un climat tendu avec l’OFB [Office français de la biodiversité] et d’avoir des modalités de contrôle qui seraient moins vécues comme une condamnation ».

Elargissement du TODE

La prise en compte de la problématique de l’emploi en agriculture, désormais « retenue comme métier en tension », permet d’accélérer certains procédures. Mais cette mesure ne satisfait qu’en partie les attentes des professionnels. « La demande de l’élargissement du TODE et de l’exonération de charges patronales à l’ensemble des salariés agricoles sera inscrit dans le projet de loi de finance 2025 », a mentionné le ministre, avec déjà des bémols concernant « le volume de l’enveloppe, et le risque d’assimilation à une concurrence déloyale sur le coût du marché du travail au niveau européen ».

Mais l’argument refuge de l’Europe a beaucoup de mal à convaincre, tant celui-ci est ambigu, réversible, voire schizophrène pour d’autres sujets. Ainsi, sur la question des moyens de protection phytosanitaire, il aura été difficile au duo de ministres de lever le doute sur « la surtransposition française de la réglementation européenne » qui pénalise les arboriculteurs nationaux. Le simple exemple de l’usage de l’acétamipride, autorisé en Europe et interdit en France, ne faisant que conforter ce scepticisme. D’autant que dans ce cas, comme dans de nombreux autres, la promesse annoncée de « pas d’interdiction sans solution » n’est pas tenue.

Le grand écart ministériel sur la loi Agec

Le grand écart ministériel aura atteint son comble avec la loi Agec (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire). Une première fois retoqué, un nouveau décret encadrant l'interdiction de vente de fruits et légumes emballés dans du plastique, publié en juin 2023, est maintenant considéré comme non réglementaire au niveau européen. D’où la surprise des congressistes face au maintien actuel d’une loi franco-française, par deux ministres pro-européens lancés dans un numéro d’équilibriste pour en justifier l’application. De quoi marcher sur la tête.

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