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Comment mieux contrôler le mildiou de l'oignon

Le pro­jet Orion a permis de tester plusieurs leviers pour contrôler le mildiou de l’oignon. Les adjuvants jouent un rôle important dans la qualité de la protection et le modèle Promété paraît prometteur pour réduire le nombre d’interventions.

Le capteur Burkard permet une détection et un dénombrementdes spores de mildiou dans l’air.
Le capteur Burkard permet une détection et un dénombrementdes spores de mildiou dans l’air.
© Caté

Le mildiou, Peronospora destructor, est la principale maladie foliaire des al­liums. La protection des oignons et des échalotes fait appel à un ensemble de mesures. Elle passe par l’utilisation de mesures prophylactiques telles que la rotation, la gestion des déchets de cultures, la protection des semences ou des plants (trempage), mais elle re­pose encore beaucoup sur l’utilisation préventive de fongicides. Le retrait de spécialités à base de mancozèbe, début 2022, a constitué une petite révolution dans la conduite des itinéraires techniques. Une autre molécule, le dimétomorphe, est aussi menacée dans un avenir proche.

Réduire le nombre d’interventions

« Dans ce contexte, le projet Orion ambitionnait de tes­ter différents outils d’aide à la dé­cision (OAD) ainsi que des moyens alternatifs de lutte, et de les combiner : variétés tolé­rantes au mildiou, adjuvants de bouil­lies fongicides, modèles de prévision des risques et produits de rempla­cement, dont des solutions de biocontrôle », mentionnent les auteurs de l’article paru dans Aujourd’hui & Demain. Ces multiples itinéraires techniques ont donné lieu à 27 essais sur trois ans dans deux régions différentes.

« Il ressort de ces essais que les adjuvants jouent un rôle particulièrement important dans la qualité de la protection. De plus, le modèle Promété paraît prometteur comme OAD pour optimiser le positionnement des traitements fongicides et réduire le nombre d’interventions », résume le document (voir encadré). Dans les essais conduits à la station du Caté en 2022, le développement de la ma­ladie a été progressif et homogène dans l’essai. Les essais ont été menés avec une détection et un dénombre­ment des spores de mildiou dans l’air grâce au capteur Burkard.

Evalués durant la bulbaison des oignons

Pour l’évaluation des solutions alter­natives, la séquence des traitements hebdomadaires avait commencé par quatre traitements avec Ortiva + Cantor (mouillant à base d’huile de soja), au stade 3 feuilles jusqu’au stade de début de bulbaison de l’oignon. Suite à ces séquences, les nouveaux produits, c’est-à-dire en voie d’homologation, ont été évalués durant la bulbaison des oignons. Par rapport à la référence chimique Zorvec Endovia + Cantor, les modalités en évaluation sont proches, voire identiques, et intéressantes pour la maî­trise du mildiou.

Lorsque l’inten­sité d’attaque atteint plus de 80 %, l’efficacité des différents pro­duits diminue. En 2022, compte tenu de l’intensité de l’attaque de mildiou, les rendements ont été faibles sans dif­férences significatives entre les moda­lités testées et la référence chimique. Les essais variétaux ont été conduits dans le nord de la France pour évaluer les variétés données comme résistantes ou tolérantes au mildiou.

Adhésion de la bouillie sur le feuillage

« Malheureusement, des indices de contournement de cette résistance génétique avaient été signalés ces trois dernières années. L’année 2022 a confirmé que le gène de résistance concerné, commun à toutes les varié­tés d’oignon et d’échalote, n’empêche pas, dans certains cas, un développe­ment important du mildiou », commentent les expérimentateurs. L’impact de différents adjuvants a éga­lement été mesuré. Dès la première année du projet, des résultats intéres­sants sont ressortis avec l’utilisation des adjuvants à l’Unilet dans la région Hauts-de-France, en termes d’amé­lioration de l’efficacité des fongicides. Sans adjuvant, il est difficile d’obtenir une adhésion satisfaisante de la bouillie sur le feuillage dressé et cireux de l’oi­gnon. Les adjuvants LE846 et Cantor ont donné les meilleures performances par rapport aux références connues (Heliosol ou Sticman).

Tiré de Aujourd’hui & Demain n° 157 décembre 2023
(1) Auteurs : Aurélie Le Goff-Prat (Caté), Jean-Michel Collet (CTIFL/Caté), Claire Gouez, (chambre d’agriculture de Bretagne), Klervi Crenn (Vegenov), Mickaël Legrand (Unilet), Louis Tanchon (PLRN), Delphine Berthet (chambre d’agriculture du Loiret)
Rédaction Réussir

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